“Regardez dans quel état nous habitons. Nous vivons dans des conditions des plus précaires. Sans électricité ni gaz, nous vivons le calvaire. Pour l'alimentation en eau, nous sommes obligés d'attendre tous les deux ou trois jours entre 1 heure du matin et des fois plus pour pouvoir remplir nos bidons. Les services de Sonelgaz se sont déplacés mais sans pouvoir rien faire vu l'état des lieux, ils nous ont déclaré qu'ils ne peuvent rétablir l'électricité et le gaz dans de pareilles conditions. Les murs sont fissurés, les plafonds des toilettes et des douches risquent de nous tomber sur la tête et les fils électriques sont à même le sol. Nous vivons dans un danger permanent”. C'est en ces termes que les locataires de la cité Faïzi bâtiment F à Bordj El-Kiffan ont résumé leur situation. Dans un courrier adressé aux différentes autorités, ces habitants dont la cité a été endommagée à la suite du séisme du 21 mai 2003, sont recasés dans des chalets en attendant la réhabilitation de leurs logements ; ils accusent l'OPGI de Dar El-Beïda de les avoir obligés à rejoindre leurs logements qu'ils estiment non conformes à être occupés. “L'OPGI a engagé un entrepreneur amateur qui ne possède ni qualification professionnelle ni matériel, ni personnel qualifié, les normes du béton et du coffrage utilisé dans les travaux ne répondaient pas aux normes en vigueur. La dalle est complètement fissurée par des frappes de masse et renforcée par 8 kg au mètre carré de chape pour mettre du carrelage. Or, dans les arrêtés de propriété, l'OPGI interdit le dépôt de carrelage et recommande le gerflex”. Ils déclarent également qu'“après étude, le service du CTC de Chlef a classé le bâtiment F en orange 4, mais l'OPGI concerné a fermé les yeux sur les résultats fournis par le CTC et a entamé la procédure de confortement du bâtiment”. Les habitants de haï Faïzi déclarent aussi dans leur courrier que “lors du passage du wali d'Alger, une instruction a été donnée pour démolir toute la maçonnerie afin de faire apparaître toutes les dégradations, ce qui a été exécuté mais sans remédier aux vides sanitaires qui permettent de vérifier les longrines et fondations et ils ont coulé des dalles sur des eaux usées”. Et d'ajouter : “Nous ne voulons pas de ces logements que nous avons réintégrés de force il y a un mois. Les autorités doivent trouver les solutions adéquates pour régulariser notre situation.” Se basant sur ces faits, ces habitants refusent de demeurer dans leurs habitations et préfèrent retourner dans les chalets. “La plupart des habitants ont fui ces logements. Ils sont hébergés chez leur famille et d'autres sont arrivés à louer ailleurs quant à nous, nous n'avons pas où aller”, dira l'un des habitants qui accusera à son tour l'APC de Bordj El-Kiffan de n'avoir rien fait. Le vice-président des affaires sociales de l'APC de Bordj El-Kiffan n'a pas hésité à donner des précisions sur cette affaire. “Ce que ces habitants ne comprennent pas, c'est qu'ils sont des sinistrés et non des cas sociaux. Le rôle de l'APC est de les orienter, de les aider et de les conseiller en tant que citoyens. Nous n'avons pas les prérogatives d'intervenir dans les décisions prises par le wali d'Alger, ni de les reloger. Leurs logements sont conformes et répondent à toutes les normes. Ils ne représentent aucun danger. Le dossier a été traité par le président de l'APC et le wali délégué. Il n'est pas de notre ressort de dire si ces logements ne sont pas conformes. Un service du CTC a fait son travail et c'est le seul habilité à définir la situation de ces logements. Ces familles ont profité au maximum de cette situation, ils ont loué les chalets et appartements à de tierces personnes”. Du côté de l'OPGI de Dar El-Beïda, son premier responsable nous a déclaré que “les travaux de confortement et de réhabilitation de la cité Faïzi, suite au séisme 2003, ont été confiés à des entreprises qualifiées et le suivi a été confié à 6 BET. Les travaux ont été également suivis par nos représentants de manière permanente. Il est également à souligner que les travaux ont obéi aux normes techniques, particulièrement en matière de réception des fonds de fouille ainsi que lors des opérations de coulage du béton. Je tiens à préciser que tous les travaux du bâtiment F ont été réalisés et achevés dans les règles et les logements reconnus habitables par la commission instituée dans ce cadre, permettant le relogement des familles dans leurs appartements. Des photos sont à votre disposition pour constater l'état des lieux de ces logements avant leur réception”, souligne encore le directeur de l'OPGI de Dar El-Beïda qui a mis à notre disposition tous les documents prouvant la conformité des lieux.