Occupant ces baraques de fortune depuis des années, des familles vivent sans gaz de ville, sans eau et, certaines sans électricité. En dépit de toutes les mesures prises par le gouvernement pour éradiquer les bidonvilles, dans certaines régions telles que les communes de l'est d'Alger dépendant de la wilaya de Boumerdès, rien n'a été fait depuis des années. “Nous sommes les oubliés du système. Nous n'existons que sur un fichier de l'état civil. Nous n'avons jamais été recensés ni sommes concernés par la politique du relogement”, selon un habitant du bidonville de haouch Eriacha (haï El-Hidhab ou Plateau) dans la commune de Khemis El-Khechna. Et d'ajouter : “Nous sommes confrontés aujourd'hui à un autre problème, celui de la démolition de ces bidonvilles par la Cnep qui réclame ses terrains car elle est propriétaire. Elle nous demande de sortir de nos baraques, mais pour aller où ?” Occupant ces baraques de fortune depuis des années, ces personnes vivent sans gaz de ville, sans eau et, certaines sans électricité. “Pour avoir de l'eau, il faut attendre qu'un camion-citerne passe de temps à autre dans les environs et, en plus, nous l'achetons ! Sinon, nous sommes obligés de nous alimenter ailleurs”, nous déclare-t-on. Une vingtaine de familles vivent dans ces bidonvilles, dont la majorité est composée de 3 à 10 membres. “Nous avons des problèmes de santé liés à un environnement des plus malsains. Aucune décision n'a été prise pour nous reloger ou améliorer notre quotidien. Nous n'avons jamais bénéficié des programmes de logement précédents ni actuels. Aucune aide ne nous a été attribuée par l'Etat.” A haï Echaliet (le site des chalets) toujours à Khemis El-Khechna, les gens qui ont élu domicile dans ce centre de transit n'ont plus d'espoir depuis que les pouvoirs publics les ont relogés après le séisme de 2003. “Nous vivons dans un ghetto. Non seulement nous manquons de tout à plusieurs niveaux, mais les chalets sont totalement dépourvus de réseaux relatifs à l'alimentation en eau potable, de conduites concernant l'évacuation des eaux usées et ne sont pas raccordés au réseau de distribution de l'énergie électrique”, nous dit l'un des habitants. “Il faut que les pouvoirs publics prennent sérieusement en considération notre cas”, espèrent enfin ces mêmes familles. Les habitants des bidonvilles et des centres de transit (les chalets) des communes de Hamadi et d'Oued Moussa vivent dans les mêmes conditions et ne bénéficient d'aucun encadrement. Ils vivent dans de mauvaises conditions, privés de toutes commodités. À signaler que ces familles vivent avec un revenu de 1 000 à 6 000 DA, selon leurs pensions, et la majorité sont des chômeurs. “Nous essayons de trouver des petits boulots qui nous permettent de survivre.” Questionné sur la situation de ces bidonvilles et chalets, le président de l'APC de Khemis El-Khechna, Djaadi Rabeh, nous répond : “Nous avons un problème de logements sociaux et 80% de ces habitants ne sont pas de la commune. Ils se sont installés pendant la période d'insécurité et après le séisme de 2003. Nous avons également le problème du chômage qui est de 30%. Nous n'avons pas d'investissements dans la région. Nous avons une zone industrielle mais qui n'est pas encore équipée.” Nous avons un programme de réalisation de 300 logements dans le cadre de l'habitat précaire à Meftah.” Malgré les mesures et les instructions données par le président de la République pour éradiquer les habitations précaires dans toutes les wilayas, ces sites poussent comme des champignons et les centres de transit, qui devaient être provisoires, sont devenus des habitations à long terme, et les habitants ont perdu espoir d'avoir un jour un logement décent. Donc, beaucoup reste à faire dans ce sens. F. A.