Le comédien, Lamri Kaouane, a fait un tabac, samedi dernier, face au public du Théâtre régional de Batna avec son monologue Min Gal Sassi ma yekhdemche ? (Qui a dit que Sassi ne travaille pas). Son personnage, le policier, a fait rire aux éclats la salle archicomble. Le policier a partagé ses malheurs et les difficultés professionnelles auxquelles il est confronté chaque jour. Le public s'est bien marré ! En fait, le monologue est un véritable plaidoyer pour le policier simple car, dès l'entame du monologue, Lamri Kaouane, alias le policier, raconte, dans un style satirique, sa naissance, sa jeunesse et les raisons qui l'ont emmené à choisir le métier de policier. Dans un rapport de connivence avec le public, le personnage du policier rit de certains vices de ses collègues. Il parle longuement des vices de la société, de la violence surtout dans les stades. Il dénonce la non-considération et le manque de respect envers un policier en exercice par la société et même par certains de ses collègues. “Un jour, raconte-t-il, j'ai arrêté un automobiliste pour excès de vitesse. Alors que j'étais au garde-à-vous, les automobilistes, qui étaient derrière lui, croyaient que j'étais en train de discuter avec un ami. L'officier que je n'ai pas reconnu et que j'ai arrêté m'a bien lessivé parce que j'ai accompli mon travail.” Le policier évoque ses déboires, les sanctions punitives. Dans une autre anecdote, le policier raconte avec bonhomie : “Un jour, j'étais affecté à un carrefour, à proximité de la wilaya, du commissariat et du tribunal. Durant mon service, je n'ai pas établi un seul procès-verbal contre ceux qui commettaient des infractions, non pas parce que j'étais gentil, mais parce que tous étaient des fonctionnaires de l'Etat.” Le monologue, Min gal Sassi ma yekhdemche ? évoque tous les problèmes dans lesquels se débat l'homme d'aujourd'hui. Vers la fin, le héros d'un soir évoque son amoureuse, leur rencontre et leurs projets communs. L'assistance était accrochée à ses lèvres et lui répond par des applaudissements bien nourris. La représentation, à la fois, critique et comique, a dénoncé tous les défauts et les vices de la vie. Lamri Kaouane a choisi d'attaquer avec une arme de choix : l'humour et le rire, en tournant en dérision tout ce qui appartient à notre société et en grossissant ses défauts et ses vices. Ce monologue, parfois comique, parfois sérieux, est une véritable introspection, une analyse des sentiments humains, une dénonciation des divers états de la société. Le personnage en a étalé les travers en évoquant ses mésaventures… Il a fait rire de lui, de la société, il a fait rire le public. Le monologue (un échange) intersubjectif a renvoyé au passé et à l'histoire personnelle d'un policier et a plaidé pendant une heure vingt pour la compréhension et le respect du policier.