Des Algériens vivent malheureusement au-dessous du seuil de la pauvreté même si des ministres continuent de contester cette évidence en donnant comme arguments fallacieux les vacances des Algériens à l'étranger ou le nombre de ceux possédant un véhicule. Les opérations de solidarité menées durant le Ramadhan aussi bien par le département de Ould-Abbès que par des bénévoles révèlent une tendance de la paupérisation qui touche de plus en plus de larges couches sociales. Chaque année, de nouveaux nécessiteux viennent frapper à la porte de la solidarité pour… manger à leur faim. En ce mois sacré, les images qui nous viennent de l'intérieur du pays parlent d'elles-mêmes. De longues queues se forment devant les restaurants de la rahma. Même dans les régions réputées traditionnellement à l'abri de la mendicité, des citoyens n'hésitent pas par la force des choses à aller quémander un repas. Alors question à un dinar : s'agit-il de vrais ou de faux pauvres ? Si le mot “pauvre” est banni de la terminologie officielle, la réalité est tout autre. Des Algériens vivent malheureusement au-dessous du seuil de la pauvreté même si des ministres continuent de contester cette évidence en donnant comme arguments fallacieux les vacances des Algériens à l'étranger ou le nombre de ceux possédant un véhicule. Ni les uns et encore moins les autres ne sont pour ainsi dire assez riches pour pouvoir prétendre à un niveau de vie qui les éloignerait du cercle des moins lotis à moins que les Algériens soient condamnés à vivre misérables. Ceci d'une part. D'autre part, la logique officielle risque d'être sérieusement remise en cause par la froideur des chiffres. Ils sont combien sur les 34 millions d'Algériens à voyager ou à avoir un moyen de locomotion ? Et parmi eux, combien sont-ils à avoir acquis une voiture à crédit ? Pas assez, en tout cas, pour pouvoir crier que l'Algérie ne connaît pas de pauvreté sociale. Il est vrai que les autorités déploient d'importants efforts en vue de venir au secours des démunis. Des budgets colossaux sont engagés chaque année. Mais force est de constater que la masse des personnes défavorisées s'agrandit davantage. Car, il faut bien admettre que même s'il y a création d'emplois en Algérie réduisant de manière relative le chômage, la cherté de la vie rattrape vite le niveau très bas des salaires et réduit presque à néant le bien-être social qu'est censé produire l'emploi.