Brika aâdham Grand triangle de pâte très feuilletée où se niche un œuf mollet entouré d'un succulent hachis de viande ; on n'imagine rien de meilleur. (André Gide. Journal). Une feuille de dioul, un œuf, un peu de hachis de viande…Voilà un de ces petits riens qui vous laissent des traces indélébiles sur le palais d'un des plus grands écrivains du XXe siècle. La brik dont la recette basique, la brika aâdham, juste à l'œuf, peut être variée à l'infini. C'est un de ces mets qui font deux en un. Une pâte et un accompagnement, la pizza en est le mode le plus connu de nos jours. On retrouve ce type de préparation dans les cuisines des anciens peuples nomades qui ne s'encombraient guère de vaisselle. La pâte faisant office d'assiette. À la recherche du croustillant Les recettes des origines ont toutefois connu des améliorations et des raffinements le long des siècles avec l'évolution de la transformation des produits de l'agriculture, des techniques de cuisine ainsi que des apports extérieurs. La brik fut probablement une simple couche de pâte sur la quelle se mettait une garniture, le tout cuisait sur des pierres chaudes. Puis vint l'huile et la friture. Le génie culinaire s'est ensuite emparé de cette texture croustillante. Le palais a ajouté un nouveau délice à ses perceptions. Le croquant du feuilleté, le moelleux de l'œuf. Hum ! Spécialité régionale chez nous, elle est nationale en Tunisie où on débite des briks dès le lever du jour chez lez marchands. De quoi se retaper à prix modique. Très nutritives les briks peuvent constituer un f'tour, juste précédées d'une chorba et suivies d'une salade de laitue. Bon appétit !