Hier, lors d'une réunion qui a regroupé à Alger les structures du FLN au niveau de la wilaya, ce parti a exprimé une grande inquiétude quant à la partialité de l'administration qui aura à préparer et à organiser le prochain scrutin présidentiel. Cette inquiétude, le FLN, dont le secrétaire général est donné partant pour la présidentielle, la justifie par l'implication, qualifiée de franche et directe, du ministre de l'Intérieur en faveur de Abdelaziz Bouteflika, dont la candidature à sa propre succession est clairement affichée (lire ci-dessous l'article de Nadia Mellal). Yazid Zerhouni se montre, en effet, engagé corps et âme pour la réélection de Bouteflika. À Constantine, lors de la visite de ce dernier, il a déclaré que les recours introduits contre le déroulement et les résultats du VIIIe congrès du FLN étaient toujours à l'étude au niveau de son département, confirmant par-là que la fameuse cellule de crise installée à son ministère pour disqualifier les dernières assises du FLN n'est pas une invention de journalistes. Les craintes du FLN, qui viennent s'ajouter à celles d'autres partis politiques qui ont eu à payer les frais de la fraude électorale, semblent d'autant plus légitimes que l'on annonce déjà un mouvement imminent dans le corps des walis (lire page 3) et un autre dans celui des chefs de daïra. Des mouvements qui paraissent illogiques à tout le moins, si l'on se souvient que l'on vient de décréter “positif” le bilan préliminaire du plan de relance économique piloté par les exécutifs régionaux. Le doute n'est donc plus de mise : la disqualification projetée du congrès du FLN, l'installation récente de nouveaux secrétaires généraux d'APC par Yazid Zerhouni et les purges annoncées parmi les walis et les chefs de daïra servent le même objectif, celui d'organiser une élection présidentielle avec les standards, chers au régime, de la fraude. C'est en tous cas le seul mode opératoire qui pourrait séduire un Président qui tient tant à rempiler et auquel les soutiens manquent tant. S. C.