La cellule centrale de suivi du FLN, structure créée par des militants du parti pour « déloger » le secrétaire général Abdelaziz Belkhadem, se réunira en début de semaine prochaine à Alger, a affirmé hier un responsable de la cellule, à l'ouest du pays. Des militants et cadres du FLN devant prendre part à cette rencontre auront, selon notre source, à fixer une date pour la tenue d'une journée nationale de protestation. Une session extraordinaire du conseil national du FLN devrait se tenir également à l'initiative des membres de l'instance exécutive du parti, issus des différentes régions du pays. « Les militants de plus de 30 wilayas soutiennent le mouvement de protestation et adhèrent à l'idée d'un changement nécessaire à la tête de la direction politique », confie Azzi Bentabet, ancien membre du bureau politique. Revendiquant la « démocratisation » du parti, le comité de suivi envisage, note notre interlocuteur, de lancer un appel dans les jours à venir pour l'élection de mouhafadhas « autonomes », à travers la tenue d'assemblées générales. Récusant l'idée d'un nouveau redressement, l'ancien membre du BP relève qu'il s'agit plutôt d'une démarche politique qu'appuie un nombre important de responsables politiques (anciens et nouveaux) du FLN. « L'opposition passive à l'ordre établi au sein du parti vit ces derniers instants », déclare-t-il, non sans afficher son inquiétude quant à la « résurgence de récurrents conflits de leadership ». Alors que l'heure est désormais propice aux repositionnements au sein du vieux parti, présageant de nouveaux rapports de force, les partisans de Belkhadem ainsi que les hommes proches du cercle présidentiel battent le rappel des troupes. Lundi dernier, le secrétaire général du syndicat des magistrats, Djamel Aïdouni, était à Sidi Bel Abbès où il s'est entretenu avec des militants du FLN et des membres des comités de soutien de Bouteflika. L'objet de cette réunion informelle a porté essentiellement sur la réactivation des comités de soutien en perspective des prochains rendez-vous politiques, l'élection présidentielle notamment, apprend-on de source sûre. L'auguste parti du pouvoir aurait-il perdu la fonction de simple « soutien » à la démarche du Président face à des militants désormais prompts à se rebeller ? Fin de mission ou fin de partie ?