S'il y a un élément de la sélection nationale ayant suivi les débats de la rencontre Algérie-Zambie sur des chardons ardents, c'est sans doute le défenseur international Antar Yahia. Le visage ferme, le capitaine de Bochum avait passé une soirée “cauchemardesque”. Il s'en voulait à mort d'avoir “abandonné” ses coéquipiers à la mi-temps en raison d'une blessure contractée en cours du jeu suite à un tacle appuyé de Félix Katongo. Ne pouvant imaginer un tel sort, lui qui voulait coûte que coûte aller au terme de ce rendez-vous capital pour les Verts, Antar Yahia redoutait le pire pour l'EN face à une coriace sélection zambienne. “Je ne me serai jamais pardonné si les choses avaient mal tourné pour nous. Je ne voulais surtout pas céder ma place à cause de cette blessure. Mais je n'avais pas le choix. J'avais d'ailleurs comme l'impression d'avoir abandonné mes coéquipiers. C'était dur à supporter”, nous a-t-il déclaré la gorge nouée. “Ce n'est pas du tout facile de sortir dans un match aussi important de surcroît devant une équipe aussi coriace”, révèle Antar Yahia. “Je ne vous cache pas que je me suis quelque peu culpabilisé bien que les blessures fassent partie du risque du métier. Je voulais absolument mettre ma modeste expérience et mon savoir-faire au service de l'équipe nationale, et ce, en vue de franchir l'écueil zambien, mais le destin en a voulu autrement.” Antar Yahia avait la peur au ventre en deuxième période au moment où l'adversaire amorçait des contres meurtriers. “Déjà, j'étais abattu psychologiquement en raison du nul enregistré en première période. Cela aurait été impardonnable de notre part de voir notre rêve pour aller au Mondial prendre fin en l'espace d'une mi-temps. Force est de reconnaître la résistance des Zambiens, lesquels ont créé des situations dangereuses en seconde mi-temps.” Pour l'athlétique défenseur algérien, l'heure de la délivrance a sonné pour lui et pour tout un peuple au moment où Saïfi envoya le cuir hors de portée du gardien zambien. “J'étais fous de joie et soulagé à la fois. Le cauchemar venait de s'éclipser pour laisser place à l'euphorie. Vraiment, cette victoire est beaucoup plus rassurante car ce sont trois points de plus qui ne font que nous rapprocher de l'Afrique du Sud. Il est vrai que mathématiquement rien n'est encore fait, mais je peux vous dire que désormais le Mondial n'est pas un rêve, plutôt une réalité à laquelle nous devons croire jusqu'au bout. L'Afrique du Sud nous tend les bras”, conclut-il.