Nacer Mohdeb, élu indépendant, a été installé, jeudi dernier, à la tête de l'Assemblée populaire de Oued-Ghir en remplacement de Boualem Ayadi, qui venait de faire l'objet d'un retrait de confiance, prononcé par la majorité de ses pairs, conformément à l'article 55 du code communal. La cérémonie d'installation du nouveau P/APC, présidée par le chef de daïra de Béjaïa, a eu lieu en l'absence du P/APC sortant et la défection de quelques élus de la même assemblée. La procédure de destitution de M. Ayadi, à travers un procès-verbal dûment établi par un huissier de justice, tel que stipulé par la loi régissant le fonctionnement de la commune, a été engagée par la majorité des élus, à savoir 7 élus, dont l'ex-adjoint au P/APC sortant, sur les 9 que compte cette assemblée. En effet, hormis l'élu du RCD qui s'est refusé de cautionner une telle démarche, les autres membres de l'APC se sont entendus sur un objectif commun, celui de faire tomber la tête du premier magistrat de la commune. Lâché par ses pairs et enfoncé par l'administration, l'ex-P/APC de Oued-Ghir, que nous avons contacté hier, se dit “très déçu” beaucoup plus par son successeur qui n'est autre que son ancien bras droit, tous deux issus de la même liste indépendante qui avait eu la majorité de voix lors des élections locales du 29 novembre 2007. “Je suis trahi par celui que j'ai porté et hissé à un niveau qu'il ne mérite pas finalement”, nous a confié M. Ayadi. Notre interlocuteur ne manquera pas de fustiger l'administration locale qui a, selon lui, affiché un empressement sans précédent dans la mise en application de la procédure de destitution engagée en dehors du cadre légal, à savoir le siège de l'APC. “On sait pertinemment que nous dérangeons trop l'ordre établi. Personnellement, je savais bien que j'étais dans le collimateur de l'administration, mais quoi qu'il en soit, je resterai fidèle à mes principes en continuant à me battre pour toutes les causes justes, aux côtés de mes concitoyens”, affirmera-t-il encore, avant de conclure par cette interrogation : “Pourquoi l'administration locale avait hâte de destituer le P/APC de Oued-Ghir, alors que bon nombre de P/APC ayant fait l'objet de la même procédure, demeurent intouchables ?” Pour rappel, ce même P/APC s'est déjà distingué par son opposition à l'implantation dans sa commune d'une prison dont les travaux connaissent une cadence des plus avancées.