C'est un week-end marqué par une reprise remarquable de l'activité terroriste que vient de vivre la wilaya de Tizi Ouzou, après une première quinzaine de Ramadhan relativement calme. Avant-hier, samedi, un groupe composé de six islamistes armés de kalachnikovs, et portant des dossards de la police, ont dressé un faux barrage en plein jour, vers 15h, sur la RN30 reliant la localité des Ouadhias à la ville de Tizi Ouzou. Un véhicule de marque Renault Clio à l'intérieur duquel se trouvaient deux militaires et un civil a été intercepté et immédiatement immobilisé par les auteurs du faux barrage qui, eux, étaient venus à bord d'un véhicule de marque Peugeot Expert. Selon des sources au fait de l'affaire, le propriétaire de la Clio a pris en autostop les deux militaires qui voulaient se rendre à la ville des Ouadhias à la fin de leur vacation au niveau du barrage de Takhoukht, mais après à peine deux kilomètres, ils ont été froidement exécutés alors que le citoyen qui tentait de fuir a été atteint par une balle à l'épaule. Selon nos sources, les deux militaires ont du être repérés lorsqu'ils sont montés dans ledit véhicule au niveau du barrage. Deux jours auparavant, soit jeudi, une alerte à un attentat kamikaze a été donnée dans la ville de Tizi Ouzou. Une alerte qui a mis en effervescence les services de sécurité qui n'ont pas tardé à quadriller toute la ville de Tizi Ouzou et même à fermer certaines rues, qui sont restées d'ailleurs fermées encore hier. Le kamikaze qui, selon certaines indications, devait être porteur d'une ceinture d'explosifs voulant se faire exploser dans un endroit resté indéfini, n'a pas été retrouvé mais, soulignent des sources sécuritaires, la menace plane toujours et demeure sérieuse tant les services de sécurité n'ont mis la main ni sur le kamikaze ni sur un quelconque suspect. La veille de cette journée tumultueuse, soit mercredi dans la soirée, c'était dans la ville d'Azeffoun, à 65 km au nord-est de Tizi Ouzou, qu'un groupe terroriste a fait son apparition. Ils étaient une dizaine en tenue de sapeurs-pompiers, volée lors de l'attaque de l'unité de la Protection civile en décembre 2008, et portant des kalachnikovs. Leur objectif n'était autre que de kidnapper le fils d'un entrepreneur bien connu dans la région, mais qui a pu leur échapper de justesse. Les auteurs de ce rapt qui l'ont poursuivi jusqu'à son domicile en n'ont été dissuadés que par les rafales d'une Kalachnikov tirées par le père de la victime depuis la terrasse. Un accrochage s'ensuivra, mais au bout d'une demi-heure le courage de l'entrepreneur en question a fini par avoir raison des assaillants qui ont préféré prendre la fuite. Le 29 août passé dans la soirée, un éleveur a échappé, lui aussi de justesse, des mains d'un groupe armé venu l'enlever devant son domicile à Aït Toudert, une commune relevant de la daïra des Ouacifs qui venait ainsi d'enregistrer sa deuxième tentative avortée de kidnapping en un mois. Ceci au moment où le fils d'un commerçant du village Tala Khelil, dans la région de Béni Douala, et un commerçant de la commune de Béni Zmenzer demeurent toujours entre les mains de leurs ravisseurs. La semaine dernière, la Gendarmerie nationale a annoncé l'implantation, dans la wilaya de Tizi Ouzou, de sept unités de ses troupes d'élite qui sont hautement préparées, formées et équipées pour lutter contre le terrorisme et la grande criminalité dans la région, mais jusque-là aucune intervention de ces sections, appelées SSI, n'est enregistrée, alors que les actes terroristes ne cessent de se multiplier dans la région.