Le pouvoir d'achat des ménages a baissé depuis 2001. Dans les magasins et les marchés, mais plus chez les seconds que chez les premiers, les affaires vont bon train, celles de l'habillement et de la confection, parce que c'est le pic de la bonne saison, surtout l'habillement pour enfants et l'Aïd el-Fitr qui conclut un mois de dépenses alimentaires plus chères, une raison supplémentaire qui limite ou encadre celles de l'habillement. En termes de budget familial pour ce mois-ci, la facture est certes lourde pour les familles. C'est surtout l'habillement enfant qui est en question, et il y en a près de 10 millions de 0 à 14 ans à vêtir de pied en cap pour ces occasions, d'après les recoupements des chiffres et taux officiels, dont 8,1 millions d'élèves environ qui rentrent en classe. Parmi ces derniers, 3 millions d'entre eux vont bénéficier de la prime de scolarité fixée cette année à 2 000 dinars, soit au total 6 milliards de dinars qui vont alléger les budgets familiaux. Si l'on considère que les dépenses alimentaires constituent 45 à 50% des revenus des ménages, et que le mois de Ramadhan pèse plus lourdement sur ce chapitre, voilà pour ce qui est de la consistance du marché de l'habillement et de la confection enfant qui ne devrait enregistrer ce pic que pour cette durée d'occasions ainsi réunies, mais qui n'aurait plus beaucoup d'occasions de se réjouir le reste de l'année, celle-ci du moins. Côté choix, la palette est très grande et bien variée, et il y en a pour tous les prix et toutes les qualités, les importations ayant pallié la production intérieure qui essaie de se maintenir à flots, malgré tout après l'accord d'association avec l'Union européenne et l'accord arabe de libre- échange. Le secteur productif algérien a pu d'ailleurs placer quelques pions sur les tabliers scolaires grâce à sa souplesse et sa proximité du marché, dans l'attente des formats et couleurs décidés par le ministère de l'Education. D'ailleurs, l'on a enregistré beaucoup de délégués de firmes arabes qui sont venus se renseigner sur le marché algérien, à tout hasard. Côté prix, en moyenne, ils n'ont pas beaucoup varié, encadrés qu'ils étaient par les dépenses du Ramadhan et par la baisse régulièrement glissante du pouvoir d'achat.. Côté prix également, mais sur un même produit, l'écart varie souvent du simple au double, et parfois plus, sans que rien de rationnel n'explique cette différence. Sauf l'ignorance des commerçants incriminés sur le marché. Le plus paradoxal est que dans certains commerces ayant pignon sur rue, les prix déclarés y étaient plus bas que chez les étalagistes, légaux ou informels. Une preuve que les prix sont définis au pif et qu'il y a de l'anarchie qu'il faudrait corriger. Mis au courant, beaucoup de chefs de famille ont dû faire plusieurs marchés et quelques dizaines de kilomètres pour trouver le bon produit au bon prix, concurrence et anarchie obligent. Côté qualité, les enfants algériens sont bien mal vêtus, mais le constat ne vaut pas que pour les enfants ou les Algériens, les enfants y étant peut-être plus exposés que les autres tranches d'âge, ceux-ci étant conditionnés par les modes et la brillance des vêtements offerts. Très peu de vêtements offerts en textile naturel, laine, coton ou lin et en raison de la nécessité pour les fabricants d'un abaissement des coûts et donc des prix à l'offre, on trouve beaucoup de mélanges avec des tissus synthétiques dans des proportions excessives dans les mélanges. Les consommateurs algériens devraient être beaucoup plus informés et avertis des dangers et inconfort de ces tissus qui ne devraient pas dépasser au maximum 40% des mélanges, il y va du confort et même de la bonne santé de leurs enfants. Depuis plus de cinquante ans, les spécialistes de l'enfance conseillent aux parents un habillement et une literie en tissu exclusivement naturel pour les enfants, surtout pour les moins de 6 ans. De plus en plus de parents, instruits ou informés, lisent attentivement les étiquettes des vêtements et se perdent parfois dans les pourcentages et les langues différents dans lesquels sont rédigées des indications trop sommaires, en supposant qu'elles ne sont pas mensongères. Un autre indice qui montre que les consommateurs algériens n'achètent plus n'importe quoi et qu'ils prennent de plus en plus en considération le rapport qualité-prix.