Après deux mois sans indemnités (juillet et août 2009), les dizaines de non-voyants de l'unité de Tizi Ouzou de l'ex-Onabros (Office national de fabrication artisanale de balais et brosses) sont dans une véritable souffrance. Devant cette situation de total dénuement, ils interpellent le premier responsable de l'office pour, du moins, savoir ce qui est advenu de leurs dossiers Cnac (Caisse nationale d'assurance chômage) et CNR (Caisse nationale de retraite), déposés il y a plus d'une année (5 août 2008), ainsi que des dossiers de départs volontaires. Les aveugles artisans à l'ex-Onabros demandent également à ce que l'employeur verse ses parts des allocations familiales des travailleurs (30 mois) remontant à 1999, 2000 et 2001 et leurs primes scolaires de 2001, non perçues à ce jour, avisent-ils. Déplorant la suppression de leur droit aux congés pour l'année 2009, ces aveugles artisans relèvent, par ailleurs, l'absence de pointage de présence des travailleurs à l'unité, hormis celle de la permanence assurée par le directeur, le secrétariat et le service de gardiennage. Ils s'élèvent en outre contre la “disparition de toute trace d'assurance” au niveau de la Cnas et de la CNR et ce, de 1987 à 1992, alors que les 44 ouvriers aveugles de l'unité sont renvoyés sans la moindre décision, à ce propos, de la direction générale, ni encore moins de précision explicative s'il s'agit de congé sans solde ou de congé de chômage technique. Gagnés par une véritable détresse, ces 44 artisans handicapés, pères de famille, “menacent”, si rien n'est fait pour redresser la situation et atténuer le désarroi dans lequel ils sont noyés eux et leurs familles, de ramener enfants et bagages au-devant d'instances de la wilaya “pour y mourir collectivement devant tout le monde” d'une grève de la faim illimitée, qu'ils n'hésiteraient pas à entamer.