La maison de la culture Ali-Zamoum de la ville de Bouira a accueilli, durant la nuit de lundi à Mardi, un hôte de marque. Le public lui a réservé un accueil triomphal. Cet artiste, aux qualités exceptionnelles, n'est autre que le grand chanteur Akli Yahyaten. Du haut de ces 74 ans, il a animé une soirée mémorable. Les spectateurs, composés pour la plupart de l'ancienne génération, accompagnés de leur épouse, de leurs enfants ou de leur petits-enfants, se sont régalés. Dans son récital, qui a duré plus de deux heures, malgré le poids des années, “Da Akli”, comme l'appellent ses fans, est resté toujours le même. Il a interprété ses grands tubes, extraits de son riche répertoire. D'ailleurs, certaines de ses chansons ont été écoutées dans un silence religieux. Dès son apparition sur scène, une ovation lui est réservée. La première chanson interprétée est religieuse, circonstance oblige, où il fait l'éloge du Prophète (QSSSL). Il chanta ensuite l'immortelle chanson Ayakham (la maison) qui retrace les sacrifices consentis pour construire un foyer. Sacrifices qui peuvent être compromis à cause des péripéties que peut rencontrer le couple à cause des interférences multiples des acteurs de la société ; suivie de nek avnigh kem athoudath (moi j'ai construit et toi tu as démoli), un chef-d'œuvre, tant en parole qu'en musique, qui se veut un complément de la précédente. L'immortelle elmenfi (l'exilé) a fait vibrer la salle. Tout le public chanté avec “Da Akli”. Hormis le thème sensible traité, à savoir les grands sacrifices de la nation algérienne pour que le pays retrouve sa souveraineté, une ambiance particulière avait régné, certains étaient en larmes. Grand maître, il passa des émotions patriotiques aux émotions sentimentales avec la grande chanson Azrigh azin di Michelet (j'ai vu la beauté à Michelet, Aïn El-Hammam). Un très beau tableau qui met en valeur la beauté de la femme algérienne en générale, kabyle en particulier. Durant son récital, il n'a pas omis de rendre un vibrant hommage à son ami d'enfance, le défunt Dahmane El-Harrachi, en reprenant la chanson ya nakaret el malh oua taâm. Lors de cette soirée, un tour d'horizon à travers les différentes régions du pays a été effectué, retraçant les différentes coutumes et leurs spécificités, témoignant de la richesse du patrimoine culturel que recèle notre pays.