Les délinquants et les gangs n'ont pas observé de trêve en ce mois de piété et de solidarité. Avec une moyenne de 800 actes/semaine, ce sont 2 223 personnes arrêtées en 15 jours. La division de la Police judiciaire de la Gendarmerie nationale a recensé plusieurs affaires liées au crime organisé, mais également 9 enlèvements, 8 homicides volontaires et 8 autres cas de viol. Les nerfs à fleur de peau, les Algériens ont passé un mois de Ramadhan chaud. Très chaud au vu des crimes et délits commis. La plupart des meurtres, des agressions, des délits et autres infractions ont lieu entre 16h et 20h. Sur la voie publique, dans les enceintes commerciales, les grands marchés, les embouteillages, les domiciles, les transports en commun et même devant les mosquées, ces faits sont froidement exécutés et imputés à la canicule, la soif, la faim, la fatigue, la nervosité, pour ne citer que ces raisons manifestes qui viennent se greffer maladroitement et inconsciemment au mois de Ramadhan. Hélas ! ce ne sont guère les subterfuges qui manquent pour justifier des actes souvent abjects par des auteurs qui s'en prennent à leur famille, aux voisins, aux passagers et automobilistes, aux piétons, hommes et femmes soient-ils. Alger, OranConstantine, Tizi Ouzou, Annaba, Batna, Tlemcen, Tébessa, c'est-à-dire les grandes villes, sont les plus touchées par ces crimes et ces délits qui ont semé angoisse et terreur. Rixes, agressions, meurtres, accidents mortels et absence de contrôle de soi, ces facteurs majeurs ont provoqué durant les deux premières semaines 1 675 crimes et délits, soit une moyenne de 800 actes/semaine, ayant conduit à l'arrestation de 2 223 personnes, dont 812 auteurs sont actuellement écroués. Les vols (195 cas), les coups et blessures volontaires (172 cas) et associations de malfaiteurs (33 cas) détiennent la tête du sinistre classement des affaires constatées et qui ont fait l'objet d'enquêtes des brigades et des compagnies territoriales de la Gendarmerie nationale. Que de blessés et de morts, le mois du Ramadhan constitue, fort malheureusement, pour certains énergumènes une aubaine pour afficher leur animosité, leur violence, mais surtout leur instinct de haine sans raisons majeures et apparentes. Car rien n'explique l'acte de tuer ou d'agresser verbalement, ou encore de menacer (24 cas et 24 arrestations) un citoyen. Pis encore, la division de la Police judiciaire (CGN) au commandement de la Gendarmerie nationale (CGN), que dirige le colonel Zeghida, a recensé d'autres faits qui renseignent que les gangs de malfaiteurs n'ont pas observé de trêve en ce mois de piété et de solidarité. En effet, pas moins de 9 cas d'enlèvement, de 8 cas d'homicide volontaire, 8 cas de viol, 21 cas de violation de domicile, 15 cas d'escroquerie et d'abus de confiance et 28 autres cas d'attentat à la pudeur ont été recensés par la DPJ-CGN en l'espace de deux semaines seulement. Les infractions aux lois spéciales ont également connu une hausse en ce mois du Ramadhan avec 124 cas constatés. Les mineurs (110), les femmes (102), les étudiants (68), les fonctionnaires (130) et les personnes exerçant des activités libérales (598) font partie de la population délinquante (soit 45% des personnes interpellées) recensée. Le reste, comme à l'accoutumée, est constitué de chômeurs (1 026) et de journaliers (401). Les narcotrafiquants et les contrebandiers ont, eux aussi, tenté de profiter de ce mois de piété au niveau des frontières terrestres, notamment à l'est et à l'ouest du pays. En effet, pas moins de 148 affaires liées au trafic des stupéfiants, 182 autres liées à la contrebande et 4 affaires concernant la fausse monnaie, en plus du trafic et vol de véhicules (8 dossiers), ont été traitées et élucidées par les gendarmes. Et les saisies sont aussi importantes au vu de la courte période de traitement et des investigations. En ce sens, 210 kg de résine de cannabis et 265 psychotropes, 10,7 tonnes de produits alimentaires, 81 111 litres de carburants, 61 têtes de cheptels, 29 voitures entre celles volées et celles des contrebandiers, 105 cartouches de cigarettes et 6 183 effets vestimentaires ont été saisis par les compagnies, les brigades et les unités des groupements des gardes frontières (GGF). Durant ces deux premières semaines du mois du Ramadhan, les GGF et autres compagnies ont procédé à l'arrestation de 195 immigrés clandestins, dont 63 Nigériens, 45 Maliens, 22 Marocains 13 Nigérians et 12 Libériens. Après des suites judiciaires, 58 personnes ont été écrouées alors que 9 autres ont été refoulées vers leurs pays respectifs. C'est dire que tous les moyens sont bons, y compris durant le mois du jeûne, pour les délinquants, les narcotrafiquants, les contrebandiers et les passeurs malades de leurs réflexes et de leurs activités, source de tous les maux de la société, pour sévir.