Il s'agit surtout pour la gendarmerie d'élargir son action dans le cadre de la prévention et non de la répression, et faire d'elle une force de dissuasion. La division de la police judiciaire de la gendarmerie nationale a rendu public le bilan de son activité pour le premier semestre de l'année 2009. C'est le colonel Zeghida Djamel, chef de ladite division, qui a décortiqué le travail de la division à travers tout le territoire national dans sa lutte contre le crime organisé sous toutes ses formes. Le fait majeur de ce premier semestre 2009, c'est la baisse qu'a connue la criminalité par rapport au premier semestre 2008. Ainsi, s'appuyant sur les chiffres, le colonel Zeghida s'est réjoui tout en affirmant que le corps de la gendarmerie national déploiera tous les moyens et s'adaptera à toutes les situations pour la protection des personnes et des biens et la sécurisation de l'économie nationale. En conséquence, pour faire face à la délinquance et la criminalité, la gendarmerie nationale a installé des brigades territoriales qui font un travail de proximité, avec une coordination entre les différentes sections de lutte contre le crime organisé dont une banque de données nationales. Tout ceci en tablant sur un soutien technique et technologique de taille à travers la mise à niveau de toutes les structures de la gendarmerie nationale par rapport à toutes les formes du crime. Il s'agit de l'institut national criminalistique et de criminologie, de l'Ibis qui sert de base de données sur les différentes armes qui sont répertoriés avec des numéros de séries, de l'Afis très bénéfique dans la lutte contre l'immigration clandestine, puisqu'il s'occupe des empreintes digitales. Des moyens qui ont contribué à faire baisser le crime, comme le nombre de personnes arrêtées qui a nettement baissé avec 36 642 personnes arrêtées en 2008 contre 33 529 en 2009. Ce sont donc deux indications qui démontrent la baisse du crime avec la régression du nombre d'affaires et du nombre de personnes arrêtées. Concernant la criminalité de droit commun, il y eu une diminution de 11,67% en matière d'affaires traitées et de 16,32% en matière de personnes arrêtées de droit commun. Par rapport aux agressions et homicides volontaires, même s'il n'y a pas eu une grande baisse, il s'agira plutôt d'une stagnation avec 8,82% en ce premier semestre contre 9,55% au premier semestre 2008. Les wilayas les plus touchées par ce phénomène sont Sétif, Alger, Sidi Bel-Abbès et Oran. Selon, le bilan présenté par le colonel Zeghida, les vols aussi ont connu une baisse avec un total de 19,69%, même si le vol des cheptels a connu une hausse au même titre que celui des véhicules qui servent exclusivement la contrebande avec + 29% pour le premier et + 26% pour le second. Les atteintes contre les biens, qui représentent 41,17% de la criminalité globale de droit commun, ont connu une nette décroissance avec 16,54%. Les wilayas touchées sont Alger, Sétif et Oran. Ce qui a poussé la division de la police judiciaire de la gendarmerie nationale de mettre sur pied un dispositif afin d'y faire face. De manière générale, le bilan reste positif puisque les chiffres donnés par la section de la police judiciaire, concernant notamment l'immigration irrégulière, prouvent que les frontières sont mieux surveillées. Par rapport aux harragas, le colonel dira que sa section s'occupe beaucoup plus de la prise en charge des cas et de la surveillance permanente des plages. Il s'agit, en fait, d'actions préventives pour avorter les tentatives. Cela semble porter ses fruits avec 159 cas en 2009 contre 222 cas en 2008, ce qui représente moins de 29,28%. Même le faux a diminué avec 89 personnes interpellées en ce premier semestre contre 125 en 2008. Vient enfin le trafic de stupéfiants quide taille la part du lion avec 1 586 affaires, soit une hausse de 9,61% et 2 451 personnes arrêtées. Pour ce premier semestre, il y avait 22,870 tonnes saisies uniquement à Béchar contre 10,163 tonnes en 2008. Dans ces sens, le colonel Zeghida insiste sur le fait que l'Algérie reste malgré tout un pays de transit et non de consommation, car seulement 27 kilos liés à la consommation ont été saisis. Avec le trafic de drogue, le crime qui a connu une hausse visible est l'atteinte à l'économie nationale avec 7,50% pour 74 affaires traitées. “Toutes ces atteintes aux biens et à l'économie nationale ont amenée la gendarmerie nationale à mettre en place un dispositif pour lutter contre les associations de malfaiteurs et les déstabiliser à travers la présence sur le terrain de la gendarmerie. Ceci, tout en renforçant les sections de sécurité et d'intervention et de surveillance. Il s'agit surtout pour la gendarmerie d'élargir son action dans le cadre de la prévention et non de la répression, et faire d'elle une force de dissuasion”, dira le colonel Zeghida. En somme, l'objectif recherché par la gendarmerie n'est pas de donner des chiffres, mais beaucoup plus de s'adapter à la réalité du terrain en adaptant son mode d'action dans sa lutte contre le crime organisé. Chérif Memmoud