Du 15 au 19 septembre dernier, une nouvelle vague de répression s'est abattue sur les territoires occupés du Sahara occidental, principalement dans les villes d'El-Ayoun, Bojador et Smara. Cette énième violence a été perpétrée contre les civils sahraouis, alors qu'ils manifestaient pacifiquement pour l'indépendance de leur pays et demandaient la libération des détenus politiques sahraouis, la vérité sur le sort des disparus sahraouis et l'élargissement du mandat de la Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental (Minurso) à la protection des droits de l'homme. Dans un rapport récent, l'Association des familles des prisonniers et disparus sahraouis (Afapredesa) alerte l'opinion publique sur les conséquences de cette “bataille de la honte” qui, pendant 5 jours, a vu l'acharnement de bataillons militaires et policiers marocains “contre les femmes et les enfants désarmés”. Le document parle de “graves violations des droits de l'homme” commises par les forces d'occupation marocaines, en dénonçant notamment les “détentions arbitraires, tortures et mauvais traitements, atteintes à la vie privée, atteintes à la liberté d'expression, atteintes à la liberté de réunion et d'associations pacifiques”. Selon les informations recueillies sur place, l'Association sahraouie a établi un bilan provisoire sur les personnes battues et blessées, pour la plupart des femmes, des jeunes et des adolescents, dont certaines se trouvent encore dans un état critique. Elle révèle également que les forces d'occupation ont procédé à “la détention arbitraire” de civils et “investi par la force” plusieurs maisons de Sahraouis. L'Afapredesa indique par ailleurs que des manifestants ont été séquestrés, interrogés, torturés et, pour certains, détenus. Elle cite en outre le cas de Mohamed Barkan “qui a été jeté depuis le toit d'une maison” et celui d'une jeune Sahraouie, du nom de Zaïna Amaïdane, qui a été séquestrée et torturée. Selon la même source, la jeune fille a subi “des attouchements sexuels” et d'autres pratiques “barbares”, puisque ses tortionnaires “lui ont arraché les cheveux et l'ont blessée à l'œil gauche”. Même les enfants n'ont pas été épargnés par cette guerre destinée à assujettir les Sahraouis. Des anciens prisonniers politiques sahraouis ont, d'autre part, été arrêtés et remis entre les mains de l'appareil judiciaire marocain. La recrudescence des atteintes aux droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental est à la fois préoccupante et condamnable. L'Afapredesa rend responsable les autorités marocaines de cette situation, notant la coïncidence entre “cette nouvelle escalade” de violence et la reprise des négociations de paix entre le Front Polisario et le royaume du Maroc. Elle rappelle que ces violations “sont le résultat d'une politique préétablie et systématique menée par le (…) royaume du Maroc” qui, depuis 34 ans, occupe par la force une partie du territoire sahraoui. Dans ce cadre, elle lance “un appel urgent” à l'ONU, à l'UE et aux ONG de défense des droits de l'homme, pour agir et mettre fin aux “actes de terreur et de violence” contre la population civile sahraouie.