Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a disqualifié la Libye comme pays d'accueil pour les personnes demandeuses d'une protection internationale, car ce pays “n'offre pas les conditions de protection” nécessaires. “La Libye n'est pas en mesure d'établir un espace de protection pour les demandeurs d'asile de bonne foi”, a affirmé le directeur du HCR, Antonio Guterres, depuis Bruxelles, à l'issue d'une réunion avec les ministres de l'Intérieur de l'UE. “La situation dans ce pays est effrayante”, a-t-il accusé. “Il y a un risque pour les personnes nécessitant une protection internationale d'être renvoyées dans leur pays d'origine et c'est pour cette raison que nous exprimons nos réserves”, a-t-il expliqué. La prise de position du HCR embarrasse de nombreux pays de l'UE, dont l'Italie qui pensaient faire du pays de Kadhafi un camp pour les immigrés indésirables en Europe. Le chef du gouvernement italien n'a jamais caché le motif de ses largesses économiques avec la Lybie : en contrepartie, il a obtenu du guide de la révolution des facilités pour y orienter les quelque 35 000 clandestins qui débarquent annuellement sur les côtes italiennes. C'est la raison essentielle pour laquelle l'Italie s'est faite l'avocate de la Libye, en quête de reconnaissance internationale.