230 personnes entassées dans 3 chalutiers ont été secourues en mer, mercredi dernier, par les gardes-côtes italiennes en patrouille maritime dans la région de recherche et de sauvetage relevant de la compétence des autorités maltaises. Ces harraga ont été tous renvoyés en Libye sans une évaluation appropriée de leurs éventuels besoins de protection. C'est ce qu'a déclaré le Haut-Comité des réfugiés (HCR) dans un communiqué rendu public, jeudi dernier, dont une copie a été adressée à notre rédaction. Vivement préoccupé, le HCR a fait savoir : « Le sauvetage est survenu à une distance d'environ 35 miles nautiques au sud-est de l'île de Lampedusa (Italie), toutefois à l'intérieur de la zone de recherche et de sauvetage relevant de la compétence des autorités maltaises. » Il a fallu toute une journée de discussions tendues entre les autorités maltaises et italiennes pour situer la responsabilité du sauvetage et du débarquement des personnes en détresse dont aucune information n'est disponible sur leur nationalité. Le HCR est néanmoins inquiet sur l'éventualité de l'existence parmi les immigrants clandestins de personnes ayant besoin d'une protection internationale. « J'appelle les autorités italiennes et maltaises à continuer d'assurer que les personnes secourues en mer et ayant besoin de protection internationale bénéficient d'un accès sans entrave au territoire et aux procédures d'asile », a indiqué le Haut-Commissaire Antonio Guterres, cité dans le communiqué. Ce dernier souligne que de 75% des personnes, arrivées, en 2008, par mer en Italie, ont déposé une demande d'asile et 50% d'entre elles se sont vu octroyer le statut de réfugié ou une protection pour d'autres raisons humanitaires. Le HCR regrette vivement le manque de transparence qui a entouré le rapatriement de ces 230 harraga vers la Libye, car elle n'est pas signataire de la Convention des Nations unies de 1951 relative au statut des réfugiés. « Le HCR lance un appel pressant aux autorités italiennes pour qu'elles réexaminent leur décision et qu'elles veillent à ne pas mettre en œuvre de telles mesures à l'avenir », conclut le communiqué.