Il suffit de déambuler à travers les artères de la ville un jour de l'Aïd pour comprendre qu'à Tizi Ouzou le mot Aïd n'est pas synonyme de fête. Avec ses artères peu fréquentées et ses magasins fermés dans leur quasi-totalité, Tizi Ouzou donne plutôt une impression de tristesse. “Je viens de faire le tour de la ville et je n'ai pas trouvé un seul café ou un restaurant ouvert et du coup j'étais obligé de m'offrir un repas froid un jour de l'Aïd”, s'est plaint Salah, un journaliste contraint de travailler durant le deuxième jour de l'Aïd. Alors le jour même de l'Aïd, il ne faut même pas espérer trouver quoi que ce soit. Un autre citoyen rencontré dans la ville était à la recherche d'une pharmacie ouverte pour s'acheter des médicaments, mais peine perdue. Pourtant l'Union générale des commerçants algériens (UGCCA) a lancé un appel aux commerçants afin d'assurer un service minimum. Un appel qui est loin d'être le bienvenu parmi les commerçants de la ville de Tizi Ouzou qui disent à chaque fois avoir le droit, eux aussi, de passer l'Aïd parmi les leurs, laissant ainsi le jour de l'Aïd, de chaque année d'ailleurs, ressembler au vendredi durant lequel toute la ville reste fermée sous la pression, nous confie-t-on, des islamistes qui croient dur comme fer qu'exercer une activité commerciale durant le vendredi est contraire aux préceptes de l'islam. La fermeture des magasins le jour de l'Aïd obéit-elle aussi à cette même logique ou relève-t-elle seulement de l'insouciance des commerçants ? Samir LESLOUS