A Tizi Ouzou, comme certainement à travers les grandes villes du pays et même les petits villages, l´Aïd est synonyme de...grève. Certes, les rues sont animées mais il s´agit surtout de passants pressés de se rendre chez les leurs leur souhaiter bonne fête, des magasins sont ouverts, les commerçants ne connaissant pas le repos et les boulangeries-pâtisseries le sont également, il est vrai, rares sont les pâtisseries qui ne travaillent pas en ces jours...Mais le voyageur qui traverse Tizi Ouzou et qui voudrait se restaurer devra prendre son mal en patience. Pratiquement toutes les gargotes et les restaurants sont fermés. Comme diraient des jeunes gens de passage à la cité: «On dirait que c´est le Ramadhan». Combien de familles sont ainsi restées en rade et bien des enfants n´ont pu se restaurer et les parents se sont rabattus sur les quelques épiceries et boulangeries ouvertes pour leur acheter du pain et du fromage. Même les cafés sont pour la majorité fermés. Certains dérogeant à la "pratique", mais reste que la ville a sa physionomie des mauvais jours. Le marché aux fruits et légumes est aussi à moitié ouvert surtout pour les fruits. Les rues de la ville sont, par contre, submergées de marchands de jouets et de quelques marchands de tabac. Au niveau de la rue de la Paix, ce sont les marchands de fruits qui proposent souvent à des prix prohibitifs des bananes, des dattes et autres fruits. Une seule touche positive dans ce tableau qu´offre la ville:le transport des voyageurs. Les fourgons qui assurent la navette vers la nouvelle ville depuis la gare routière étaient en nombre, de même dans les autres stations desservant les villes et villages de l´intérieur. Dans les autres villes de l´intérieur c´est quasiment la même image, on dirait que les restaurateurs se sont donné le mot pour laisser en rade les passants. La notion de service public est depuis des lustres le dernier des soucis des commerçants et gargotiers. Par ailleurs, les postes ont certainement travaillé durant la demi-journée de vendredi dernier facilitant ainsi les retraits. Les distributeurs de billets ne devaient pas avoir été suffisamment alimentés car, dès la première matinée de l'Aïd, ils étaient rares à pouvoir donner les «précieux billets». Dans le courant de l´après-midi d´hier, les rues se sont soudainement vidées et la ville était déserte. Finalement, les autorités qui semblaient absentes ces jours-ci, à l´exception de la police et des urgences de l´hôpital, n´ont guère veillé à ce que le service public soit assuré.