Elles mettent en avant une plus grande rapidité dans le traitement des dossiers. Les banques étrangères, elles aussi, ont inclu le crédit immobilier dans leurs produits, en particulier à la Société Générale-Algérie (SGA) et la Banque nationale de Paris et des Pays-Bas (Bnp-Paribas). Cette dernière semble avoir misé davantage sur le crédit immobilier, selon ses responsables et selon les formules très diversifiées qu'elle offre dans ce domaine (achat de terrains à usage d'habitation, achat de biens immobiliers finis, appartement ou maison neuve ou ancienne, vendus par un particulier, travaux de construction avec terrain ou carcasse, réaménagement ou réparation ou achat auprès d'un promoteur privé ou public). À Bnp-Paribas Algérie, on insiste sur l'étude des dossiers au cas par cas, les formules étant assez nombreuses selon le crédit sollicité et la catégorie socioprofessionnelle du candidat acquéreur d'un logement sur prêt bancaire. Généralement, le montant n'est pas plafonné, tandis que la durée du crédit peut s'étaler jusqu'à 20 ans, alors que l'apport personnel est déterminé selon la nature du projet et que les taux d'intérêt commencent à partir de 6%. À la Société Générale-Algérie, on couple volontiers l'effort d'épargne de l'acquéreur avec le crédit immobilier. C'est ainsi que la Société Générale fait un grand tapage autour de son produit “Meftah Rezki plus” venu après une première formule “Meftah Rezki”, qui aurait été réactualisé par le premier si l'on tient compte des chiffres. La première est une épargne rémunérée à 2,5%, portée à 5% au terme de 5 années d'épargne et couplée ainsi avec une possibilité de crédit immobilier à un taux préférentiel de 6,32% hors assurance, avec une durée de remboursement dans une tranche de 5 à 15 années. Les deux formules sont similaires au prêt épargne-logement que la Société Générale applique en France, à quelques variantes près. Hors les deux formules, c'est-à-dire sans compte d'épargne, on peut toujours solliciter un prêt immobilier à la Société Générale, avec toutefois la perspective de se voir réclamer un taux d'intérêt de 7,5% pour une durée de 5 à 20 années. En général, il ne s'agit pas de s'attacher au taux d'intérêt, mais aux “menus frais” de garantie, frais administratifs, assurance-vie obligatoire et/ou frais d'hypothèques ainsi que la TVA qui accompagnent obligatoirement l'achat d'un bien immobilier sur crédit bancaire. Et là, la surprise est plus grande pour les plus bas revenus, les banques restant discrètes sur ces montants pour allécher la clientèle et les candidats acquéreurs oubliant ces coûts supplémentaires en se donnant pour but l'apport personnel, ramassé après plusieurs années d'efforts. Calculette en main, pour un crédit immobilier classique et pour un logement dont le prix est de 2,5 millions de dinars, ainsi qu'un apport personnel de 20%, le prêt sollicité serait de 2 millions de dinars. Pour une durée de 15 ans, et à 6% d'intérêt, les mensualités de remboursement s'établiraient à 16 877 DA, auxquels il faudrait ajouter la Tva sur les intérêts, soit une mensualité de 19 746 DA à rembourser pendant 15 années. Pour une telle capacité de remboursement, il faudrait faire preuve d'un revenu mensuel minimum de 56 417 dinars. C'est imparable, la règle bancaire universelle fixant la capacité de remboursement à 30% du revenu dans le meilleur des cas, les banques faisant leurs calculs sur cette fameuse capacité de remboursement. Et ce n'est pas tout : il faudrait également payer les différentes assurances garanties et les différents frais de dossier. Ce qui pose problème, c'est la constitution du dossier, où apparemment, parmi les salariés, seuls les permanents peuvent y avoir accès. Car il faut bien se mettre en tête que les banques fonctionnent sur des règles commerciales et autres prudentialités. En fait, tout cela devrait changer dans les prochaines semaines, sinon, les prochains jours, avec la perspective de la généralisation d'un taux d'intérêt de 1% à consentir par les banques publiques pour les crédits logement, à toutes les catégories de travailleurs. Rien d'officiel encore au plan légal ou réglementaire, l'information se limitant à des déclarations de personnalités politiques. Mais c'est un taux commercialement non viable. Ce qui explique le malaise et les interrogations des autres banques privées et étrangères, mais également les banques publiques. Pour faire la différence avec le taux commercial du marché, il faudrait que les autorités puisent dans le budget de l'Etat pour bonifier ainsi d'une manière quelconque les taux d'intérêt et les plafonner dans la fourchette envisagée, une opération qui ne peut être limitée aux seules banques publiques, sous peine d'atteinte à la concurrence et d'entrave au marché. Sinon, les banques privées devront renoncer au moins au marché des salariés permanents, ce qui est un autre coup dur, après la suppression des crédits à la consommation.