Une concurrence plus vive est attendue sur le marché avec l'arrivée de grandes banques internationales. La privatisation du CPA et la nouvelle compétition autour des produits sont-elles susceptibles de fouetter les banques de la place au point d'améliorer de façon substantielle la qualité des services au profit de la clientèle ? Eu égard à son potentiel de croissance, le secteur financier algérien est en train d'attirer de grands groupes internationaux, ainsi que des investisseurs des pays du Golfe. Deux grands noms du secteur bancaire international envisagent de s'implanter en Algérie. Le groupe britannique HSBC, l'une des premières banques dans le monde, vient d'obtenir l'autorisation de la Banque d'Algérie pour ouvrir sa succursale dans le pays. Opérationnelle, en principe, en 2008, elle investira, au départ, environ 20 millions d'euros. Par ailleurs, la Deutsche Bank, l'une des premières banques d'affaires dans le monde, a déposé, récemment, une demande d'agrément pour créer sa filiale, un établissement financier qui absorbera à sa naissance le cabinet conseil Stratégica qui a réussi à développer le marché obligataire en Algérie. Manière de se positionner sur un créneau appelé à une expansion : le développement du marché financier en Algérie. Par ailleurs, n'oublions pas que Calyon, la banque d'investissement du groupe français Crédit Agricole, a reçu son agrément. Elle s'intéresse au financement des projets d'investissement de grandes entreprises. Concurrence pour attirer les capitaux des pays du Golfe Par ailleurs, plusieurs banques veulent jouer le rôle d'intermédiaires en vue d'attirer les capitaux des investisseurs des pays du Golfe. C'est le cas de Deutsche Bank, de la libanaise Fransabank qui a reçu son agrément, de l'émiratie Salem ayant été également autorisée à ouvrir une filiale en Algérie. Et La liste d'attente reste longue. Une dizaine de banques, essentiellement libanaises et des pays voisins, se bousculent pour avoir des activités bancaires dans le pays. Ils attendent le feu vert de la Banque d'Algérie. Comme celle-ci a durci les conditions d'accès au marché privilégiant les grandes banques, il semble que peu d'entre elles recevra le feu vert du Conseil de la monnaie et du crédit. Dans cette liste, figurent les marocaines Attijari Wafa Bank, BMCE associée à la française CIC et une banque de Dubaï. La privatisation du CPA fonctionne comme signal Dans ce contexte, l'opération d'ouverture du capital du CPA a fonctionné comme signal aux investisseurs étrangers. Quatre banques françaises de premier ordre sont candidates : BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et Natixis. Deux grandes banques internationales ont, également, soumissionné : l'espagnole Banco Santander et l'américaine Citi Bank. Disposant d'un réseau de 150 agences et d'une part importante du marché, le CPA suscite les convoitises, d'autant que le partenaire retenu détiendra 51% du capital. On est est aux datas rooms. Cette opération de privatisation sera en principe bouclée à l'automne. Réussie, elle accroîtra l'intérêt des grands groupes internationaux pour le marché financier algérien. Les données du marché risquent ainsi de changer. C'est pourquoi celles qui sont présentes, depuis des années, se pressent pour développer leur réseau. En l'occurrence, Société Générale ambitionne de se doter, à court terme, d'un réseau de 100 agences. La bataille des services En fait, celles qui s'imposeront sur le marché seront celles qui répondront aux attentes de la clientèle, en matière de qualité de services, de rapidité en matière de traitement des opérations. En clair, celles qui supprimeront, notamment, les files d'attente devant les guichets, celles qui réduiront les temps de réponse à un dossier de crédit, l'expansion du secteur dépend, également, du développement de nouveaux produits. Enfin, la concurrence pourrait assouplir les conditions du crédit. Le retour de la Cnep sur le prêt automobile ravive la compétition, au bénéfice de la clientèle, avec, en particulier, deux grands noms du crédit à la consommation, Cetelem, l'entité de BNP Paribas, et Credal, celle de Société générale. N. R.