RESUME : Kenza et Djamel ont été mariés contre leur volonté. Ils ne se connaissaient même pas. Et malgré tout, ils ont le coup de foudre dès la première rencontre. 2eme partie -Alors ? - Depuis quand je t'aime ? Depuis le jour où tu m'as dit qu'on devrait vivre pleinement notre vie de couple avant d'agrandir la famille, répond Kenza. Tu te rappelles du jour où tu me l'as dit ? - Du jour ? Non, mais je me souviens que c'était au début de notre mariage, murmure Djamel. Pourquoi tu m'en parles aujourd'hui ? - Cela fait deux ans depuis qu'on est ensemble. Rien que tous les deux. Tu ne trouves pas qu'il est temps d'avoir un enfant ? Djamel est si surpris qu'il en rit. Lui, avoir un enfant ? - C'est encore trop tôt, répond-il. On a tout le temps pour en avoir, rien ne presse. - Je vais bientôt avoir trente ans, lui rappelle sa femme. Il est vrai que la nature vous a gâté puisque vous, les hommes, vous pouvez en avoir à tout âge, même à soixante-dix ans ! Mais nous, les femmes, au-delà de trente-huit/quarante ans, les grossesses sont risquées et après, il y a la ménopause. Tu imagines, Djamel, les années passent si vite, j'ai peur de me retrouver sans rien. - Mais je serai toujours là ! la rassure-t-il, avant de lui confier : Tu sais, les enfants, ça ne me dit pas grand-chose ! Je me vois mal avec un gosse… - Tu t'y feras avec le temps. Tu es d'accord ? - Ah non ! Demande-moi tout ce que tu veux, sauf de t'en faire un ! Il tomberait vraiment mal, parce que je ne suis pas prêt, explique-t-il. Parce que je me sens incapable d'aimer les enfants… ça ne m'a jamais rien dit. - Quand on aura le nôtre, tes sentiments changeront ! dit-elle avec certitude. Tu n'as qu'à en parler à tes parents, à tes cousins… tu auras leurs avis, leurs expériences pour te faire une idée… - T'es folle ! s'écrie Djamel. En parler à ma famille ? Ils vont me prendre pour un taré ! Ils vont tout faire pour exaucer ton vœu ! Ne va surtout pas en parler à ma mère ! Je ne veux pas qu'on me parle d'enfant ! Je ne veux pas en avoir. - Pourquoi ? Djamel soupire bruyamment en voyant sa femme toute triste. Il ne supporte pas de la voir ainsi. Rien que des sourires sur le visage et dans les yeux. C'est tout ce qu'il veut voir : la joie, du bonheur. Rien d'autre… - Pardon chérie mais je ne peux pas ! Essaie de me comprendre. - J'essaie, mais je n'y arrive pas ! Tout ce que je vois, c'est que tu es égoïste ! Ce n'est pas parce que toi, tu n'en veux pas, que je devrais ne pas en avoir ! - Kenza ! Je refuse d'en avoir pour l'instant. Et si on changeait de sujet ? - Est-ce que tu es prêt à m'accorder autre chose ? demande sa femme. - Oui. - Je m'ennuie à mourir à la maison. Avec ma licence, je pourrais me trouver du travail. Est-ce que tu ne vois aucun inconvénient à ce que je dépose des demandes d'emploi à la mairie et ailleurs ? - Non ! si tu veux, je m'adresserais à des amis bien placés, propose-t-il, ne voulant pas la peiner davantage en lui refusant aussi de travailler. - Je suis sur qu'ils auront quelque chose pour moi. Djamel ne perd pas de temps. Le lendemain même, il va leur rendre visite et demande leur aide. Certains sont désolés. Il n'y a aucun poste vacant. L'un d'eux le laisse espérer en lui proposant de passer en fin de journée chez lui. - Je ne peux rien te promettre, lui dit-il. Avec un peu de chance, il y a un poste de libre; Enfin, il y a trois semaines, il l'était mais pour l'heure, je l'ignore ! Djamel n'en dit rien à sa femme. Il ne veut pas la voir espérer et être déçue une nouvelle fois. Il tient à lui trouver du travail, uniquement pour qu'elle oublie son envie d'avoir un enfant. Parce qu'il avait d'autres raisons. A. K. (À suivre)