Un vent de panique souffle depuis hier sur le complexe sidérurgique d'El-Hadjar, suite à l'annonce par le wali d'Annaba de l'arrêt de la cokerie du site d'ArcelorMittal pour des raisons sécuritaires. Cette installation étant stratégique dans le process des aciéries du complexe, il était certain pour le commun des travailleurs que cette décision de fermeture de la source énergétique principale des hauts fourneaux allait paralyser la chaîne entière de fabrication et, partant, de toute l'usine. Renseignements pris auprès de la direction d'ArcelorMittal Annaba, il s'avère que cet équipement présente effectivement des défectuosités importantes, notamment au niveau de ses batteries, et qu'il est devenu impérieux de le mettre à l'arrêt avant de le soumettre à un entretien préventif, voire le rénover entièrement si nécessaire. Ceci ne saurait néanmoins avoir une incidence sur la bonne marche des usines dans l'immédiat, le complexe disposant d'un stock de coke prêt à l'usage d'au moins six mois actuellement, rassure-t-on. Toujours selon la direction du complexe sidérurgique, l'arrêt technique qui s'impose pour les travaux à entreprendre au niveau de la cokerie devrait intervenir dans les tout prochains jours, avant le 15 octobre courant. Nos sources affirment qu'une équipe de techniciens allemands spécialisés dans ce type de travaux est actuellement à pied d'œuvre sur le site d'El-Hadjar afin de diagnostiquer l'état général de l'installation. Il serait toutefois impossible pour quiconque de dire, en l'état actuel des choses, s'il s'agira d'un renouvellement partiel des organes de la station de cokerie (dans une limite financière raisonnable) ou si, au contraire, la direction du complexe devra acquérir une nouvelle installation. Rappelons que le wali d'Annaba, qui a été le premier à s'enquérir de la situation qui prévaut au sein du complexe, notamment au niveau de la cokerie, avait pour sa part désigné une commission ad hoc qui avait pour mission de lui faire part de ses conclusions en matière de sécurité des biens et des personnes. Nous apprenons que les membres de ladite commission ont signalé au chef de l'Exécutif que l'état de l'installation ne présente pas “de danger imminent”, mais qu'elle devait être soumise sans plus tarder à une remise en état si l'on souhaite écarter tout risque d'explosion. Contacté par nos soins, M. Smaïl Kouadria, secrétaire général du syndicat de l'entreprise, a affirmé que “la cokerie présente actuellement des signes de fatigue après plus de 30 ans d'exploitation. Elle nécessite le remplacement de son squelette métallique. Ce qui explique le manque d'investissement dans cette unité par l'employeur. Son arrêt n'a pas d'incidence sur le plan production, encore moins sur le plan social. Pour la production, le complexe a pris toutes ses dispositions en important des quantités en coke pour assurer le bon fonctionnement des autres installations de production. Quant au plan social, on ne prévoit aucune mesure de chômage. Tous les travailleurs de la cokerie seront redéployés dans d'autres unités”. Néanmoins, le directeur des ressources humaines de l'entreprise a précisé, à ce propos, que cet arrêt technique, qui devrait se prolonger pendant une année au moins, n'aura pas d'incidence non plus sur la situation professionnelle des travailleurs. “Il n'est pas question de chômage technique dans ce cas. Les 320 employés de la cokerie ne seront pas inquiétés pour autant. Mis à part une quarantaine d'entre eux qui sont en âge de faire valoir leurs droits à la retraite, le reste sera utilisé soit au sein de la cokerie, durant l'opération de restauration, de l'installation, soit dispatchés à travers les autres ateliers du complexe”, a-t-il conclu.