Conformément à une instruction de son ministre de tutelle, le P-DG du groupe Sider a transmis, hier matin, une correspondance à la direction d' ArcelorMittal Algérie à travers laquelle il invite cette dernière à convoquer dans les meilleurs délais un conseil d'administration extraordinaire afin de discuter du projet de rénovation de la cokerie et la relance du plan d'investissement global du complexe. Selon des sources proches de la direction générale du groupe Sider, actionnaire à 30% dans l'entreprise ArcelorMittal Algérie, M. Amar Belkacemi a été instruit par sa tutelle pour annoncer officiellement au partenaire indoeuropéen que l'Etat algérien est prêt à contribuer à hauteur de 30% dans le projet de rénovation de la cokerie. La direction d'ArcelorMittal Algérie ainsi mise devant le fait accompli ne s'est toujours pas manifestée pour dire si oui ou non le groupe ArcelorMittal a l'intention de rénover ou de réhabiliter l'unité de cokerie. Cette infrastructure du complexe sidérurgique d'ArcelorMittal, qui emploie 320 travailleurs, avait été mise à l'arrêt le 11 octobre dernier, rappelons-le, et le coût de sa rénovation a été estimé au terme d'une expertise effectuée sur site par des experts russes et algériens à environ 40 millions de dollars. Une dépense que ne semblait pas enclin à supporter le groupe ArcelorMittal, dont le premier responsable en Algérie a clairement déclaré en début de mois que la cokerie n'était pas une propriété en soi et que le redéploiement des quelque 320 agents qui y sont employés ne poserait pas de problème. C'est justement la raison pour laquelle le mouvement de grève qui paralyse l'entreprise depuis le 12 janvier a été déclenché. Cette intervention salutaire des pouvoirs publics à un moment donc, où le mouvement de grève observé par les travailleurs du complexe sidérurgique d'El-Hadjar et de l'ensemble des points de vente de l'entreprise ArcelorMittal au niveau national se durcit. Il est à prévoir que M. Vincent Legouic, qui représente les intérêts du géant mondial de l'acier en Algérie, soit amené à dire, d'une manière ou d'une autre, les intentions d'investissement du partenaire ArcelorMittal sur le site industriel d'El-Hadjar, duquel il a tiré de substantiels dividendes depuis son installation en août 2001. On se souvient que ce même responsable n'avait pas été en mesure de confirmer si ArcelorMittal compte reconduire le contrat décennal qui le lie à Sider à l'échéance 2011. Lors d'une conférence de presse qu'il a animée récemment à Alger, il regrettait à ce propos le “manque de visibilité” qu'entretiendraient les Algériens autour du dossier du complexe sidérurgique. Nous n'en sommes plus là de toute évidence après que le ministère algérien de l'Industrie eut clairement annoncé son désir de réhabiliter l'outil de production du complexe sidérurgique d'El-Hadjar, y compris la cokerie. L'atmosphère était en tout cas extrêmement tendue, hier, au sein du complexe, notamment au moment où un huissier de justice s'est présenté au siège du syndicat d'entreprise pour signifier au secrétaire général Smaïn Kouadria, qui était en réunion avec ses états-majors, qu'il était convoqué par le tribunal d'El-Hadjar dans l'après-midi à 14h pour répondre à une plainte déposée contre lui par la direction d'ArcelorMittal pour déclenchement d'un mouvement de grève illégal. Cette “intrusion” a failli dégénérer n'eut été la présence à cette assemblée générale de M. Hamarnia, le représentant personnel de Abdelmadjid Sidi-Saïd et également député RND de la wilaya d'Annaba venu spécialement d'Alger pour exprimer aux travailleurs grévistes le soutien total de la Centrale UGTA.