Le mouvement de grève observé depuis mardi par les travailleurs du complexe sidérurgique d'ArcelorMittal se poursuivra "jusqu'à satisfaction des revendications liées au plan d'investissement de l'usine", a indiqué, hier, le secrétaire général du syndicat d'entreprise. Au cours d'une conférence de presse organisée au niveau de l'unité, Smain Kouadria a affirmé que la reprise du travail est "conditionnée par un engagement officiel" des dirigeants de l'usine et du gouvernement algérien quant à la concrétisation de ce plan d'investissement global qui "doit tenir compte de la réhabilitation de la cokerie". Pour leur part, les 7 200 salariés du complexe sidérurgique d'ArcelorMittal d'El Hadjar, près d'Annaba, sont prêts à durcir leur grève entamée depuis le 4 janvier par "une escalade" de leur action. "Nous poursuivons la grève et nous envisageons cette semaine une escalade dans nos actions". Aussi, les grévistes ont ajouté que "la grève continuera jusqu'à ce que nous obtiendrons de la part des pouvoirs publics, d'ArcelorMittal et de Sider un engagement écrit et officiel qu'un plan d'investissement, incluant la cokerie, sera appliqué à l'usine". Par ailleurs, s'agissant du même contexte, les salariés avaient effectué une marche de protestation, jeudi dernier, à l'intérieur du complexe, à l'issue de laquelle le directeur général du groupe Sider, qui détient 30 % des actions d'ArcelorMittal, s'était engagé au nom du groupe à ''accompagner le plan d'investissement global d'ArcelorMittal en Algérie, y compris en ce qui concerne la cokerie, et à le défendre devant les pouvoirs publics''. M. Kouadria avait, quant à lui, souligné, en marge de cette marche, que le président-directeur général d'ArcelorMittal d'Annaba, Vincent Le Gouic, s'était "officiellement engagé à présenter un plan d'investissement global concernant la réhabilitation des installations sidérurgiques y compris la cokerie". D'autre part, les sidérurgistes sont en grève pour protester contre la fermeture envisagée de la cokerie, employant 320 salariés, dont la rénovation coûterait 40 millions de dollars, selon des experts nommés après la mise à l'arrêt de cette unité en octobre dernier. La direction avait, à cette date, estimé que des expertises sur l'état de la cokerie, vieille de 30 ans, étaient nécessaires, puis a envisagé sa fermeture définitive en raison du coût de rénovation. En outre, l'usine d'El-Hadjar, filiale du géant mondial de l'acier, est une ancienne propriété de l'Etat algérien rachetée à 70% en octobre 2001 par l'Indien Ispat, une entreprise du groupe Mittal. Elle a produit 750.000 tonnes d'acier en 2009, selon la direction.