Le boss béjaoui nous parle dans cet entretien de son entraîneur Benzekri, du stage d'intersaison et de son équipe, actuellement en France. Il revient également sur l'épisode des grévistes de la saison dernière. B. Tiab annonce aussi que c'est là sa dernière année à la tête de la JSM Béjaïa. Liberté : Revenons, si vous le voulez bien, à l'épisode du renvoi des dix joueurs à la fin de l'exercice écoulé… B. Tiab : Suite au mouvement des joueurs qui s'est opéré à l'issue de la rencontre face à Chlef — ces derniers voulaient le départ de Benzekri et, pour rappel, la plupart d'entre eux ont levé le pied au cours de ce match —, on a décidé d'un commun accord avec l'entraîneur de les mettre sur la touche, après la rencontre de Tlemcen où, selon le staff technique, l'équipe a été passive. Benzekri a alors sanctionné Hebri en le renvoyant, ce qui n'a pas plu aux autres joueurs, qui ont décidé par la suite de faire grève. Nous avons tout essayé pour les ramener à la raison. Nous les avons reçus, discuté avec eux, mais ils refusaient. Nous avons alors pris la décision de les sanctionner. Sachez que ces joueurs ont été payés jusqu'au dernier centime. Voici un petit peu la genèse de cette affaire. Ne pensez-vous pas que quelque part, c'est toute la stratégie du club, entamée depuis deux ans déjà, qui s'écroule avec le départ des “dix” ? Parmi les dix joueurs exclus, la majorité était déjà des remplaçants et puis, nous avons notre pépinière de jeunes à qui nous faisons confiance. Sincèrement, depuis la venue de Benzekri, notre politique a changé et notre budget se porte bien. Nous avons, désormais, une équipe jeune qui fera parler d'elle dans un proche avenir. Alors, pourquoi dépenser plus dans le recrutement ? Entre les joueurs exclus et l'entraîneur Benzekri, vous avez opté pour ce dernier. Qu'est-ce qui a motivé votre choix ? La justesse de son raisonnement. Je le connais depuis trois ans, et depuis qu'il est là, nos jeunes sont mis dans le bain. Benzekri a une politique très juste. Vous n'avez qu'à voir son comportement envers touss ces jeunes ; il est paternel. Béjaïa a beaucoup de chance d'avoir cet entraîneur. Cette année, vous verrez que nous avions raison. Il y a ensuite le départ du soigneur Hanafi et de Rachid Dali… Le soigneur Hanafi a été libéré à sa demande et nous le regrettons, car il a rendu beaucoup de services au club et il est toujours le bienvenu à Béjaïa. Pour Rachid, il est juste en vacances et donc, il est toujours avec nous. Parlez-nous des changements opérés dernièrement au sein du club… C'est une réorganisation qui s'est faite d'elle-même en attendant d'autres. S. Benmouhoud est chargé de l'organisation de l'équipe seniors, mais au cours de la prochaine assemblée générale du club, nous comptons rappeler les anciens pour renforcer le comité. Concernant l'administration, il y aura l'ouverture, dès le retour de l'équipe, de nouveaux bureaux du club et ce, au niveau de l'OPOW où nous avons aménagé. Quelle est la situation financière de la JSM Béjaïa ? Comme tous les clubs d'Algérie… à part l'APC, qui nous a octroyé 10 millions de dinars, nous n'avons rien reçu de la part de l'APW et du fonds de wilaya et ce, malgré nos maintes réclamations. Mis à part Cevital, qui nous aide et qui s'inquiète, personne d'autre ne se soucie de nous. Pis, ils sont indifférents à nos appels d'aide. Comment analysez-vous le stage qu'effectue actuellement votre équipe à Tignes ? J'espère qu'il sera bénéfique. Nous avons mis le groupe dans de très bonnes conditions. Ce lieu nous a ramené beaucoup de satisfactions l'année dernière, alors pourquoi pas cette année. De toute manière, nous sommes en train de réaliser un très bon travail là-bas, c'est de bon augure. Kessaci, blessé, se trouve lui aussi en France. Pensez-vous que les nouvelles recrues combleront le vide laissé par les dix ? J'en suis même persuadé. Azizane est un renard des surfaces, Djerba est un bon stoppeur avec beaucoup de qualités morales, il est issue de l'école de l'OMR, Khenouf est connu pour ses qualités techniques. Enfin, pour Michel, c'est une excellente recrue, c'est le numéro dix qui nous manquait depuis des années. Tous ces joueurs on été choisis un par un, pour leurs qualités morales et techniques, après renseignements, bien sûr, car notre prospection à bel et bien commencé au mois de juin dernier. L'épisode de l'année dernière nous a donné beaucoup de leçons. Pour Hebri, il faut qu'il se rappelle que ce n'est pas lui qui a fait la JSMB, mais c'est bien la JSM Béjaïa qui a fait Hebri. Qu'est-ce qui a motivé à votre avis un joueur comme Fatahine de laisser tomber l'USM Blida et la Coupe d'Afrique pour venir signer à la JSMB ? Ce joueur a eu un problème à l'USM Blida, il a, d'ailleurs, racheté son contrat. Sinon Fatahine a été toujours titulaire dans son ancien club avec qui nous entretenons de très bonnes relations. Ironie du sort, regardez le joueur Belatrèche, l'année dernière, il a été maltraité à Blida, d'ailleurs nous l'avons, pour rappel, sanctionné pour son geste envers le public blidéen, mais il se retrouve aujourd'hui à Blida. Moi, je me pose la question. C'est vrai que c'est vous qui avez négocié avec ces nouvelles recrues ? Ces joueurs ont signé les yeux fermés chez nous sans rien négocier jusqu'à présent. D'ailleurs, dès leur retour de France, nous le ferons avec eux. Khelouf, Djerba, Youroubitra ont paraphé des contrats de deux années. Pour Azizane et Fatahine, c'est une année renouvelable. Les autres joueurs, quant à eux, tous ont signé des contrats de cinq ans. Plusieurs critiques ont été dirigées vers Benzekri. Avez-vous toujours confiance en cet entraîneur ? Il est l'homme intègre et compétent dont nous avons besoin. c'est quelqu'un qui ne parle jamais d'argent, c'est le dernier payé de l'équipe. Il est bien à Béjaïa, nous essayerons de le retenir le plus longtemps possible. Dans les milieux de la balle ronde béjaouie, on chuchote que le courant ne passe plus entre vous et votre frère Zahir concernant la gestion technique du club… On s'entend très bien. Au contraire, mon frère est un gestionnaire sans plus. Zahir est un ami à Benzekri et il y a aucun nuage au sein de la maison JSMB. Comment s'annonce ce nouvel exercice pour votre équipe ? Je fonds beaucoup d'espoirs sur cette jeune équipe. Les Béjaouis seront satisfaits de ces jeunes issus de la région. Je n'ai jamais été optimiste comme cette année, et vous aurez la chance de découvrir cette équipe lors du tournoi de solidarité qui sera organisé à Béjaïa les 4 et 5 août prochains. Vous allez être surpris. Les supporters que nous avons rencontrés veulent une équipe conquérante… Nos jeunes sont là. Une équipe conquérante a énormément d'argent, comme le CRB, l'USM Blida ou l'USM Alger. L'Etat a mis beaucoup d'argent pour financer ces équipes, nous n'avons pas les mêmes moyens. Le jour où l'Etat consacrera des budgets équitables à tous les clubs, à ce moment là, on pourra parler d'équipe conquérante. Le nerf de la guerre, c'est l'argent. Pour notre part, nous sommes optimistes. Nous demandons à nos supporters d'être patients. L'équipe est en train de se dessiner. Ils ne seront pas déçus car la formation est le seul gage de réussite. Pour terminer, on dit que c'est votre dernière saison à la tête du club ? Effectivement, c'est ma dernière saison. J'ai pensé partir déjà l'année dernière, mais l'épisode concernant les grévistes m'a retenu. Si tout marche bien, je quitterai la présidence de la JSMB au cours même de l'exercice prochain. A. H.