Une importante délégation, dirigée par le représentant du ministre de la Justice, s'est déplacée en France pour prendre part à l'assemblée générale élective de l'Union internationale des huissiers de justice qui a eu lieu en septembre dernier au Palais des congrès de Marseille. Désormais, l'Algérie devra faire face à de nouveaux enjeux mondiaux en matière de justice. Son élection à la vice-présidence de l'Union internationale des huissiers de justice (UIHJ) se veut une aubaine pour le secteur de la justice qui s'est engagé dans de profondes réformes pour démontrer aux pays membres que la place qui revient à l'Algérie dans cette institution internationale n'est plus une chasse gardée des pays occidentaux. Le président de la Chambre nationale des huissiers de justice (CNHJ) et néanmoins vice-président de l'UIHJ, Mohamed Chérif, dans un entretien accordé à Liberté, s'est dit satisfait par ce nouveau challenge que notre pays devra mener en représentant les pays d'Afrique et du Maghreb. “L'Algérie a été désignée à ce poste sensible car elle est une référence en matière de textes de loi promulgués, mais surtout en matière de décisions de justice exécutées et qui sont de l'ordre de 90%, alors que la norme internationale n'est que de 60%. Autrement dit, nous avons dépassé les normes mondiales en matière d'exécution des actes juridiques. Suite à quoi, cette union a rajouté la notification pénale à l' huissier de justice algérien.” En marge d'une cérémonie symbolique organisée jeudi soir à la résidence d'Etat Djenane El Mithak, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaiz, a honoré M. Mohamed Chérif pour cet acquis tout en lui témoignant son soutien, car, après tout, c'est toute l'Algérie qui s'engage dans un enjeu politique majeur sur la scène internationale. À ce propos, le nouveau vice-président de l'UIHJ a affirmé que notre pays a été élu avec une majorité écrasante, soit 85 voix, même si certains pays envient l'Algérie de siéger avec 6 autres pays comme les Etats-Unis d'Amérique, la Suisse et la France. En effet, une importante délégation dirigée par le représentant du ministre de la Justice s'est déplacée en France pour prendre part à l'assemblée générale élective de l'Union internationale des huissiers de justice qui a eu lieu en septembre dernier au Palais des congrès de Marseille. M. Mohamed Chérif était intervenu devant pas moins de 120 pays qui avaient pris part à cette rencontre où l'Algérie avait fait valoir les aspects inhérents à la réforme de la justice. “L'indépendance de la justice, du juge et de l'huissier de justice ont été les trois critères majeurs qui ont participé à l'élection de l'Algérie à la vice-présidence. De plus, nous avons atteint un taux de 100 % de couverture nationale avec 1 800 huissiers de justice. Les efforts déployés par le ministre de la Justice, à travers l'exécution du programme de réforme engagé par le président de la République, ont été couronnés par cette élection. C'est un cap important que nous franchissons dans la construction d'un Etat de droit”, dira encore notre interlocuteur. Celui-ci avouera que “les huissiers de justice algériens n'ont plus droit à l'erreur. Ils représentent un exemple cité à l'UIHJ. Ils doivent prendre conscience pour persévérer et donner la meilleure image à travers l'exécution des actes juridiques. La réforme de la justice, avec le nombre de textes de lois promulgués depuis 1999, est complémentaire des efforts accomplis par les huissiers appelés à d'autres tâches que celles traditionnellement exécutées”. En ce sens, un nouveau texte régissant le métier d'huissier est en cours d'élaboration au niveau du ministère. Cette loi définira les nouveaux champs d'intervention des huissiers, notamment au chapitre économique. “Le Trésor public perd des sommes colossales et les entreprises ne recouvrent pas leurs créances suite aux jugements de justice. Les huissiers seront appelés à recouvrer les amendes. Ce qui constituera un gain de temps, d'argent et de moyens déployés pour la circonstance. Les huissiers seront également des garants du climat d'affaires. Les investisseurs étrangers se réjouissent toujours d'un pays qui leur garantit une bonne gestion des contentieux. Je le dis et je le répète, les regards sont braqués sur l'Algérie en matière d'investissements et d'amélioration du climat d'affaires. À nous de démontrer, c'est-à-dire aux huissiers de justice, que notre pays dispose d'une batterie de textes législatifs qui garantissent la transparence”, commente M. Mohamed Chérif. À la question de savoir si le secteur développera ce métier, notre interlocuteur conclura que “le nombre des huissiers actuels couvre toutes les cours et tribunaux, mais nous sommes appelés à faire face à la problématique quantitative dans un proche avenir, surtout dans les régions du sud et de l'ouest du pays”.