Sonorisation défectueuse, mauvaise organisation, service d'ordre débordé. En un mot, c'est dans une ambiance empreinte de tension qu' Ali Benflis a animé, hier, un meeting à la salle omnisports de Draâ Ben Khedda, devant une assistance moyenne, dont une partie est venue plutôt pour jouer les trouble-fêtes, que pour écouter le secrétaire général du FLN. Le meeting a été en effet chahuté, c'est le moins que l'on puisse dire, par des dizaines de jeunes qui, à partir de la tribune, criaient à tue-tête les célèbres slogans des archs : “Ulac lvot ulac, ulac smah ulac.” À peine a-t-il commencé à parler que des sifflements assourdissants fusaient de partout, rendant son discours complètement inaudible, par moment. Benflis a pu tant bien que mal s'adresser à une partie du public proche de la tribune et apparemment composée de militants et sympathisants du Front de libération nationale. “Aller voter, c'est aider à apporter des solutions aux problèmes du citoyen”, dira-t-il, en ajoutant “notre parti possède un programme, pour les APC et APW, s'articulant sur 20 ateliers”. Il rappellera à l'assistance que le FLN a appuyé la revendication de constitutionnalisation de tamazight en tant que langue nationale. “Notre parti, insistera-t-il, est porteur de valeurs démocratiques, d'amitié et de concorde”. À aucun moment il n'a cité les événements que connaît la Kabylie, ni n'y a fait allusion. Des incidents ont alors éclaté à la fin du meeting et les CNS ont dû tirer quelques bombes lacrymogènes pour dissuader les jeunes qui tentèrent de bloquer le cortège du Chef du gouvernement obligé de quitter la localité à la hâte. N. L. A. La CADC à Aït Yahia Le FFS empêche le dépôt d'une gerbe de fleurs • Les délégués de la CADC de Tizi Ouzou se sont déplacés, hier, à Aït Yahia, région natale du leader du FFS, pour y animer un meeting antivote. Faute de sonorisation, le meeting n'a tenu que quelques dizaines de minutes, et Belaïd Abrika, qui a eu droit à un bain de foule à son arrivée, était le seul à prendre la parole, avec la mère de Mokrab, victime du Printemps noir à Larbaâ Nath-Irathen. Malgré les tentatives des militants du FFS de perturber le meeting, celui-ci s'est tenu. “D'Ath Ouartilane à Draâ El-Mizan, en passant par Aïn El-Hammam, Aïn Benian, Aït Yahia, le message de la population est clair : pas de vote”, a déclaré Belaïd Abrika en tenant dans ses bras l'enfant de Nadia Aït Abba, victime des évènements de Kabylie, originaire d'Aït Yahia. Ayant prévu de déposer une gerbe de fleurs sur la tombe de Belaïd Aït Medri, mort durant le soulèvement de 1963, les délégués locaux ont préféré y renoncer pour éviter l'affrontement avec les militants du FFS qui ont quadrillé la stèle à l'aide de deux véhicules. K. S.