Indifférence A Tizi Ouzou, une région pourtant réputée pour son bouillonnement politique à l?approche des joutes électorales, la campagne présidentielle se poursuit dans un climat morne. Hormis les partisans et sympathisants des candidats, l?événement n?emballe pas la grande masse des citoyens. En dehors des espaces réservés aux meetings et conférences, l?activité demeure circonscrite aux permanences qui ne désemplissent pas d?ailleurs. Pour s?enquérir de l?ambiance de ladite campagne, il suffit d?une virée à la ville des Genêts. En sillonnant les artères et les ruelles, on constatera qu?à première vue ce sont les portraits des candidats qui assaillent le regard des citoyens et captent leur attention. Comme partout ailleurs, l?affichage s?est fait de manière «sauvage». Aussitôt collées, certaines affiches sont lacérées et remplacées par d?autres. Ici, quatre candidats, sur les six en lice, se disputent l?électorat. Il s?agit de Saïd Sadi, de Ali Benflis, de Abdelaziz Bouteflika et de Louisa Hanoune. Quant aux deux autres postulants, ils n?ont manifesté aucune présence dans la région. Dans certains endroits, les portraits des candidats s?entremêlent et se disputent les espaces. Au niveau de l?ancienne mairie, les portraits du président du RCD sont sur les murs. En face, c?est-à-dire la recette principale et l?agence Actel, ce sont ceux du candidat Benflis qui occupent les façades, un grand poster au-dessus duquel est accrochée une banderole sur laquelle on peut lire : «Ali Benflis, avocat du peuple.» Tout le long de l?avenue Abane-Ramdane, les militants de Benflis, plus déterminés et plus actifs que les autres, ont pris le dessus partout à chaque coin de rue, au bas des édifices, les posters de l?ex-Chef du gouvernement sont là. Au niveau de la permanence de Saïd Sadi sise au bâtiment Bleu, une sonorisation diffuse les chansons du Rebelle Matoub Lounès. Les partisans et les sympathisants affluent vers le siège pour récupérer les affiches, les programmes. A quelques encablures de là, c?est la maison de la culture qui connaît une redynamisation avec une affluence remarquable de citoyens. Dans la rue Lamali, qui mène au stade, les trottoirs, s?il ne sont pas occupés par les trabendistes, ne désemplissent pas. A la cité des Genêts, ce sont les ârchs qui ont élu domicile, avec des chansons à longueur de journée. Quant aux permanences de Benflis et de Bouteflika, situées de l?autre côté de la gare routière, elles connaissent, elles aussi, d?intenses activités. Du côté de la Nouvelle-ville, rien n?indique qu?une élection présidentielle va se tenir prochainement, à l?exception des posters de la candidate du PT affichés sur le pourtour du carrefour du 20-Avril. S?agissant de l?animation politique proprement dite, à Tizi Ouzou, deux sites seulement sont mis à la disposition des candidats : la salle Tazrout et la Maison de la culture. On a enregistré les conférences d?Aboudjera Soltani, d?Ahmed Ouyahia, des cadres du RCD et de Benflis. Bon gré mal gré, les citoyens discutent de la venue de tel ou tel candidat et tentent de pronostiquer sur les chances des uns et des autres. Lors des rencontres, on évoque même la possibilité d?un second tour. Mais cela reste toujours loin des débats chauds et passionnants des précédentes joutes électorales. La même ambiance règne dans les autres localités de la wilaya que ce soit à Draâ Ben Khedda, Azazga, Draâ El-Mizan?