À peine inauguré en grande pompe, il y a juste trois mois, le tronçon autoroutier reliant El-Hamiz à Larbaâtache, d'une longueur de 41 kilomètres, ne cesse de hanter les automobilistes qui l'empruntent. La cause, l'absence d'éclairage public. Selon nos informations, de nombreux automobilistes ont été agressés à l'issue de ce tronçon, soit à l'entrée de Larbaâtache par des bandes de malfaiteurs qui profitent de l'obscurité qui règne sur l'autoroute pour arrêter des citoyens et les délester de leur argent. Mais il n'y a pas que ce tronçon qui constitue un danger pour les automobilistes. La plupart des nouveaux axes routiers, inaugurés récemment, ne sont pas éclairés et constituent un véritable cauchemar pour les conducteurs de véhicules. Dernièrement un de nos confrères du Jeune Indépendant et sa femme se sont grièvement blessés à Bouira, lorsque leur véhicule a heurté un fût installé en pleine autoroute. Une semaine plus tard, une famille entière, revenant de Tunisie, est décimée au même endroit lorsque leur voiture heurte les mêmes obstacles installés sur ce tronçon routier qui venait d'être ouvert à la circulation sans éclairage public. À Chlef, plusieurs accidents ont été signalés au niveau des tronçons autoroutiers ouverts ces derniers mois à la circulation et la plupart seraient dus à l'absence d'éclairage public. Les automobilistes, qui empruntent la nuit ces routes, ont beaucoup de difficultés à se déplacer, notamment lors des croisements avec d'autres véhicules. En plus des tronçons de l'autoroute Est-Ouest inaugurés sans éclairage public, il y a lieu de signaler également l'inexistence de ce dispositif au niveau de toutes les autres routes inaugurées par le ministère des Travaux publics, et ce, dans toutes les wilayas du pays. Même les anciennes routes n'échappent pas à la règle comme la RN5, reliant Alger à Constantine, qui n'est pas éclairée à plusieurs endroits, même celles infestées par les groupes terroristes du GSPC comme celle reliant Benrahmoune à Tidjellabine, considérée comme la plus dangereuse. Plusieurs attentats ont été commis sur ce tronçon qui n'a jamais été illuminé malgré les sonnettes d'alarme tirées par les services de sécurité et la presse. Le plus meurtrier d'entre eux est celui perpétré le 30 juillet 2005 à 22h sur la RN5, près de la cité Mahsas, dite Lamy, à Tidjellabine et qui a coûté la vie à quatre gendarmes, alors que cinq autres ont été blessés. Ce cas n'est malheureusement pas le seul tronçon non éclairé existant sur le territoire de la wilaya de Boumerdès. Une partie de la route reliant Boumerdès à Zemmouri, entre Shirat et l'entrée de Benyounès, un tronçon à haut risque, est toujours non éclairée malgré la présence de lampadaires. Dans la wilaya de Bouira, plusieurs attaques terroristes ont été perpétrées sur des routes très fréquentées mais ne disposant pas d'éclairage public. À Jijel, les terroristes exploitent l'absence d'éclairage aussi bien sur les routes que dans les agglomérations pour commettre leurs attentats. à Tizi Ouzou, ce sont plusieurs axes routiers ouverts à la circulation qui ne disposent pas du moindre lampadaire. Les automobilistes préfèrent emprunter la nuit les anciennes routes qui passent par les villages même si elles sont vétustes plutôt que d'aller courir le risque en empruntant une autoroute obscure et sans plaques de signalisation. Beaucoup de citoyens se sont interrogés pourquoi les responsables du secteur évoquent les questions de l'environnement, les glissières, les stations d'essence, les hôtels alors que le problème de l'éclairage public, synonyme de sécurité, est souvent relégué au second plan.