Depuis le 1er octobre, le Centre culturel français d'Alger abrite dans ses murs une exposition de photographies réalisées par le photographe français de renom, Gérard Rondeau. À travers les œuvres exposées, le public peut avoir un infime aperçu du talent avéré de cet homme de l'objectif. En réalité, c'est un regard ouvert sur l'ensemble de la carrière ou plutôt du travail d'un amoureux de la photographie. Une passion transformée en profession. Une profession qui date de plus de 15 ans et durant laquelle Gérard Rondeau a brillé par son talent mais surtout par son regard. Un regard totalement profond, totalement suggestif, mais très explicite. Son travail ne consistait pas à juste prendre en photo une personne, une bâtisse, un lieu, ou à faire des compositions. Il se devait de dépasser cet aspect, dévoiler, livrer, insuffler une vie, une âme à tout ce que son objectif prend, capte, voire "vole". Quinze années et plus de travail, écumant les musées, les galeries d'art, des expositions temporaires, tout cela au service de l'art et de la passion. Sa technique ? Le noir et blanc. Un choix judicieux car donnant plus de vie aux photographies. Ce noir et blanc n'agresse pas. Il n'est pas si noir ou si blanc, une légère teinte jaunâtre "surfe" sur l'image, comme un signe de vieillissement, usure du temps ! "Chroniques d'un portraitiste" est une exposition regroupant un certains nombres de photographies "prises", pour la plupart, dans les Galeries nationales du Grand Palais, alors que d'autres "délivrent" sous un autre regard un autre angle plusieurs musées nationaux : le musée d'Orsay, le musée Picasso, le musée de Port Royal des Champs, le musée Jean-Jacques Henner. Considéré comme un photographe qui fait parler l'image, "Gérard Rondeau s'est imposé depuis une quinzaine d'années comme l'un des photographes les plus reconnus et pourtant les plus insaisissables qui soient (…) Il est moins l'homme de l'instantané que de la durée. Raconter pour lui vaut mieux que montrer. (…) Quinze ans à explorer les musées nationaux. Le même temps à suivre les Médecins du Monde en Bosnie et au Kurdistan", dira de lui Frédéric Vitoux de l'Académie française (in, le Nouvel Observateur, novembre 2005). Tel un livre ouvert, chaque photographie raconte un moment fort de l'Histoire. Une sorte de feuilles volantes, une fois agencées et mises en ordre, elles nous livrent un vécu, pas forcément joyeux, pas forcément beau. Toutefois, la beauté réside dans la transmission et la manière de le présenter. "Quand on prend le temps de voir, tout se construit", avouera le photographe concernant son travail qui s'agence comme "un journal intime". L'exposition "Chroniques d'un portraitiste" s'étalera jusqu'au 29 octobre 2009, au Centre culturel d'Alger.