L'Afrique qui bouge ! Chapo : Les regards sont braqués en ce moment sur l'Afrique. Plutôt sur les stands de l'Afrique du Sud où se déroule pour la première fois la plus grande compétition footballistique au monde. Mais pas seulement, car ici est là à Alger par exemple où à cause de l'événement footballistique, l'action culturelle se fait de plus en plus rare, on mise si événement artistique il y'a sur l'héritage culturel du Continent. Une façon comme une autre de faire connaître ce continent considéré comme l'un des plus anciens au monde. Pour rester collé à l'événement planétaire de l'Afrique du Sud, le Centre culturel français d'Alger (CCF) propose pour demain à partir de 19h, une exposition exceptionnelle de photographies. Elle s'intitule "Regard sur la danse " et elle est signée Antoine Tempé. Le plus intéressant c'est que l'artiste photographe sera là pour parler de cette œuvre qu'il a conçue en 2000 lors d'un voyage à Madagascar qui a duré une longue année. Une année au cours de laquelle l'artiste a observé, disséqué et approché d'une certaine manière danseurs, artistes ou africains anonymes a qui il a donné vie à travers une série de photographies en noir et blanc.Ce voyage ainsi que les nombreux suivants, seront d'ailleurs le point de départ de plusieurs séries distinctes dont Danseurs d'Afrique, celle que propose le CCF et Visages d'Afrique, qui ont fait l'objet de nombreuses expositions dans le monde entier. C'est une sélection d'images extraites de ces deux séries qui est exposée au Flux Laboratory à Genève, il n' y a pas longtemps. Mais encore, les danseurs d'Afrique, Antoine Tempé les suit depuis près de 10 ans. Grâce à son objectif, il capte l'inconnu de ces instants où toute la force et l'énergie des danseurs est libérée. Des moments de grâce invisibles pour le commun des mortels. Cette série nous montre une Afrique contemporaine, vive et en plein mouvement. Les modèles ont offert dans l'intimité du studio de Tempé un geste, une moue, un peu de lui ou d'elle dans sa gestuelle. Durant ses voyages Tempé réalise également des portraits du monde culturel et artistique africain. Les photos noir et blanc sont cadrées, serrées, et évoquent une perception charnelle des visages. Ce choix de photos n'est pas anodin, il rappelle la vague des photos africaines des années 50, à laquelle Tempé voulait rendre hommage. Photographe français établi à New York depuis le début des années 80, Antoine Tempé a consacré ces dix dernières années à suivre les plus grandes compagnies de danse contemporaine africaine. Surpris en plein mouvement par le regard du photographe, les danseurs nous offrent l'insaisissable, ces moments de grâce invisibles à l'oeil nu qui ne se révèlent que lorsqu'on les arrête. Un photographe Bourlingueur Né en 1960, Antoine Tempé s'installe à New York en 1983 et y débute sa carrière de photographe au début des années 1990. Il commence par couvrir les nuits new-yorkaises pour diverses revues européennes avant de photographier ses amis danseurs dans son studio. Ce travail le mène rapidement à collaborer avec des compagnies de danse afro-américaines.Depuis, il partage son temps entre Paris, l'Afrique de l'Ouest, le Brésil et New York, assurant à travers le monde la couverture de festivals de danse, animant des actions de formation (ateliers photographiques…), travaillant pour la presse internationale ; tout en continuant à développer ses projets personnels. En 2008, il cosigne avec le chorégraphe et danseur burkinabè Salia Sanou, un livre intitulé Afrique, danse contemporaine (Éditions Cercle d'Art / CND). Lors de ses séjours en Afrique, Antoine Tempé réalise également les portraits de nombreuses personnalités du monde culturel et artistique africain. Ses images carrées, en noir et blanc et d'une grande précision graphique, rappellent celles des maîtres de la photographie africaine des années 50. Contemporaine, la photographie d'Antoine Tempé sublime la réalité pour en capter les plus beaux et les plus infimes accidents. Elle s'inscrit aussi dans une tradition.