L'Algérie s'attelle à préparer un Plan de communication et de sensibilisation pour la lutte contre la violence à l'égard des femmes (PCSLVF). L'information a été livrée, hier, par la ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, soit à 13 jours de la commémoration de la Journée mondiale de lutte contre la violence faite aux femmes. À l'ouverture des travaux de l'atelier de réflexion sur le PCSLVF, qui se tient à l'Institut national pédagogique de la formation paramédicale (INPFP) de Hussein-Dey (Alger), et qui durera trois jours, Nouara Saâdia Djaâfar a également rappelé que l'élaboration de ce plan intervient à la suite de la réalisation, par son département, d'un certain nombre de politiques, dont la stratégie nationale de lutte contre les violences à l'égard des femmes et la stratégie nationale d'insertion politique, économique et sociale des femmes. “Les deux stratégies, a-t-elle précisé, ont pour référence l'Islam et les lois de la République.” Par ailleurs, l'intervenante a rappelé que les réformes entreprises aux fins de protéger à la fois les Algériennes de la violence et leurs droits s'inscrivent dans le cadre de l'adhésion de l'Algérie aux conventions internationales, la Convention de l'ONU pour l'élimination de toute forme de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) comprise. Elle citera, entre autres, la révision du code de la famille et celui de la nationalité, l'instauration de mécanismes pour promouvoir la participation politique de la femme. “Beaucoup d'efforts ont été déployés pour améliorer les conditions des femmes, en plus de la volonté politique”, a indiqué la ministre, non sans relever les insuffisances en matière d'application sur le terrain. Plus loin, Nouara Saâdia Djaâfar a fait savoir que “les droits des femmes sont une revendication nationale et une revendication internationale”, insistant sur le rôle de la communication dans la lutte contre les violences. “Le ministère délégué doit se doter d'un centre d'informations centralisées pour mener un travail de suivi et d'évaluation”, a-t-elle soutenu, convaincue que le plan d'informations, “ventilé par sexe”, est “important”, car il aidera à trouver les solutions aux problèmes posés. La lutte contre les diverses formes de violence à l'égard des femmes a été érigée en priorité mondiale. En février 2008, le secrétaire général des Nations unies avait lancé une campagne intitulée “Unis pour mettre fin à la violence contre les femmes”. Le combat contre les violences faites aux femmes exige le renforcement de l'architecture de l'ONU. Pour cette Organisation, les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) ne seront pas réalisés, “à moins de consacrer davantage de ressources à l'égalité entre les sexes”. Dans son rapport 2008/2009, le Fonds de développement de l'ONU pour la femme (UNIFEM), qui accompagne actuellement l'Algérie, a recommandé la mise en place de mécanismes de suivi “bien plus efficaces”, visant à faire respecter les engagements nationaux et internationaux. Le rapport de l'Unifem a attiré l'attention sur le fait que le taux de participation des femmes au Parlement est de 18,4% seulement à l'échelle mondiale, notant que les pays en développement ne dépasseront pas la “zone de parité de 40 à 60% avant 2045”. Ces résultats ont fait dire à la ministre déléguée que “la violence à l'égard des femmes est un phénomène international” et que la question de l'égalité entre les deux sexes, confrontée encore aux “résistances”, demandera du temps. En marge de la rencontre de l' INPFP, Mme Djaâfar a révélé que l'élaboration du PCSLVF permettra de “poser des garde-fous” et aura pour finalité “la stabilité de la famille algérienne”. La ministre a également annoncé qu'elle animera une conférence de presse, le 25 novembre prochain, et fera le point sur le travail de son département avec les différentes parties : ministères, associations, Gendarmerie nationale, Protection civile, etc.