Le dossier relatif à la violence contre les femmes refait surface. Apparemment, il y a de nouvelles recommandations à l'horizon: la société algérienne demeure sans cesse confrontée à une violence croissante et celle-ci s'exerce surtout à l'encontre du sexe faible. En l'absence de toute statistique afférente à l'Algérie, des institutions concernées tant nationales qu'internationales se sont à nouveau penchées sur cet épineux problème. Dans ce contexte, de nouvelles mesures ont été élaborées et, notamment à Dar El Imam qui a abrité hier une conférence sur la stratégie nationale de lutte contre la violence à l'égard des femmes. Cette conférence a été rehaussée par la participation de Mme Sophie Haspeslagh, chargée du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) en Algérie ainsi que l'Unicef qui apportent un soutien effectif aux efforts déployés par le ministère de la Solidarité représenté par Djamel Ould Abbès. L'objectif de la stratégie proposée est la mise en place de systèmes et de moyens pour une prise en charge physique et psychologique, sociale et juridique de la violence. Elle sera fondée sur le genre, à toutes les étapes de la vie de la femme. La stratégie de lutte sera inscrite comme programme d'action intersectoriel à prendre en charge dans le cadre de la loi de finances et dans le programme de modernisation du système budgétaire. Par ailleurs, l'habilitation familiale, communautaire et la réinsertion sociale et économique des femmes survivantes à la violence seront prises en considération. De même que la conscientisation et sensibilisation de la société et de ses institutions dont la famille, l'école et les médias. Les intervenants ont axé leurs efforts en matière de communication, d'écoute, d' assistance et de prise en charge des femmes en détresse. Désormais, ce fléau n'est plus la mission d'une seule institution mais de toutes. Le ministère délégué chargé de la Famille et de la Condition féminine ne pourra pas accomplir sa mission pour la condition féminine sans la collaboration des autres secteurs gouvernementaux. Sur le plan juridique, il est impératif de renforcer le cadre d'application des lois par des programmes de formation appropriés. Côté politique, cette stratégie propose d'augmenter le nombre des femmes dans la sphère publique et aux postes de décision. Par conséquent, il est recommandé de solliciter leur participation dans l'élaboration et l'exécution des politiques nationales et sectorielles. Rappelons que 169 femmes victimes de viol ont été recensées durant les huit premiers mois de l'année 2007.