Résumé : Kamel a la gorge nouée. Il est désolé pour Chahira. Cette femme qu'il avait aimé autrefois et pour laquelle il ressent encore un petit sentiment. Chahira lui demande s'il veut connaître la suite de son histoire. 49eme partie La remarque de Chahira le tire de ses réflexions. Kamel sursaute, puis sourit : - Excuse-moi, je réfléchissais. Mais, bien sûr que je voudrais connaître la suite de ton récit. Chahira pousse un soupir. Elle avait avalé tout ce qui se trouvait dans son assiette jusqu'à la dernière miette. - Tu as encore faim ? - Non. Euh… mais, c'est si bon. Je n'ai pas mangé depuis… - Je l'ai compris, Chahira. Tiens, termine donc ce qu'il y a dans mon assiette, moi je n'ai plus faim. - Mais tu n'as presque rien pris. - Je n'ai pas l'habitude de manger le soir. Je me contente souvent de fruits. Je vais demander un dessert, ne t'inquiète pas pour ça. Allez, mange encore un peu de ce rôti de bœuf, il est bon, n'est-ce pas ? - Succulent. Elle s'attaque au morceau de viande d'une main tremblante et se met à mâcher nerveusement. Elle n'avait plus toutes ses molaires, et les quelques dents qui lui restaient ne suffisaient pas à broyer la viande. Kamel la regarde. Elle lui faisait de la peine. L'aime-t-il encore ? Il sait que son sentiment envers elle ne pourra jamais s'éteindre. Bien qu'il soit moins fort qu'autrefois, un premier amour ne s'oublie jamais ! Rassasiée enfin, Chahira repousse son assiette. - J'ai mangé comme une ogresse. - C'est bien. Tu veux un dessert ? - Je ne sais pas si je pourrais encore avaler quelque chose. Mais demande des fruits, c'est léger. Kamel commande une corbeille de fruits et des coupes de glace. - Hum… J'adore les glaces. Tu permets que je prenne celle au chocolat. Kamel lui tendit la coupe de glace au chocolat et prit lui-même une autre coupe de glace à la vanille. - Tu n'as pas changé tes goût envers les glaces, Chahira. Avant aussi tu préférais les glaces au chocolat. - Tu t'en rappelles ? - Mais bien sûr. Je me rappelle des moindres détails de notre jeunesse. Elle le regarde et ses yeux s'emplissent de nouveau de larmes. - Oh, Kamel ! Que ne ferais-je pas pour retourner à cette époque et corriger mes erreurs ! - Fini ! le temps s'est chargé de tout ça, ma chère. Elle pousse un soupir. - Oui, le temps m'a tout pris. Ma jeunesse, mon avenir. Seuls quelques souvenirs émergent encore de ce passé qui ne repassera jamais, mais qui ne s'effacera jamais non plus de mon esprit. - C'est certain, Chahira. Mais je pense que tu n'aurais pas dû tomber si bas et accepter ce métier de… - Dis-le, Kamel. Dis-le. Ne crains pas les mots. - Non, je préfère ne plus y penser, d'autant plus que je ne veux plus que tu retournes dans cette boîte. - J'aimerais bien, mais comment ‡? Y. H. (À suivre)