Après des mois d'inertie et de repos, l'espace Noun a renoué avec les rencontres littéraires. En effet, avant-hier après-midi, cet espace chaleureux et convivial a abrité une rencontre avec l'écrivain Habib Ayyoub, autour de son nouveau recueil de nouvelles l'Homme qui n'existait pas. Au fil des 165 pages se dessinent sept nouvelles qui expriment à la fois la désillusion, la gravité et la colère. Habib Ayyoub cultive l'improbable et ses personnages sont tous des écorchés vifs, des oubliés de la société, des gens hagards et perdus à qui la vie ne fait pas de cadeau. Au cours du débat modéré par la codirectrice des éditions Barzakh, Selma Hellal, il a été question de l'univers totalement subversif de Habib Ayyoub, de son humour loufoque, de son écriture assez cinématographique, de l'atmosphère pesante de ses œuvres littéraire, ainsi que du frottement de sa littérature avec le pamphlet. En fait, Habib Ayyoub est à la frontière de la littérature et du pamphlet, d'autant que la littérature est un lieu où l'auteur peut exprimer toutes ses illusions et/ou désillusion (c'est selon !). “La littérature pour moi est une espèce d'exutoire”, déclare-t-il avec beaucoup de précaution. Et il a bien raison, car dès que le terme “exutoire” est lancé, ceci implique également charge et mission, ce qui n'est pas toujours le propre et le propos de la littérature. La modératrice de la rencontre a également mis l'accent sur la langue de Habib Ayyoub, très soignée et surtout recherchée. De même que le rapport de Habib Ayyoub à la langue est très particulier, mais nous y reviendrons lorsqu'on décortiquera l'ouvrage. De plus, l'univers dans l'Homme qui n'existait pas est également absurde, même très absurde, mais on dit souvent que cette forme littéraire est plus que jamais d'actualité dans la littérature algérienne. Suite à ce débat dans un sens unique, puisque le public n'avait pas encore lu l'ouvrage, Habib Ayyoub a procédé à une vente dédicace. * L'Homme qui n'existait pas, de Habib Ayyoub. Recueil de nouvelles. 165 pages. Editions Barzakh, Alger 2009. 400 DA.