Après avoir reçu le prix Mohammed-Dib à Tlemcen des mains du Président, l'auteur Habib Ayyoub s'est retrouvé, mardi dernier, à Alger au centre d'une rencontre avec la presse au siège de son éditeur, Barzakh. Une rencontre pour fêter la double consécration littéraire (auteur-éditeur) et mettre, dans la foulée, le doigt sur la seule ombre au tableau : quelle lecture apporter à un prix remis par le président de la République dans une telle conjoncture ? En organisant cette rencontre, Selma Hellal et Sofiane Hadjadj, qui dirigent la jeune maison d'édition, ont décidé de “récupérer in extremis l'événement” pour prendre la polémique à revers quant à toute interprétation politique. Selma Hallal apporte, à cet effet, sa précision : “On ne savait pas que le Président allait remettre le prix Dib. Si récupération il y a, elle s'est faite en dernière instance.” Au-delà de la conjoncture, une chose est au moins claire : “Le prix Mohammed-Dib est là et le restera.” Habib Ayyoub, récompensé pour son recueil de nouvelles C'était la guerre (sorti en 2001) prend les choses avec sérénité et ce, même s'il avait préféré recevoir le prix des mains de Dib lui-même à l'Institut du monde arabe, comme prévu initialement avant la disparition subite de ce dernier en mai dernier. Quand on lui demande quel effet cela fait de faire des embrassades au “Raïs”, il sourit : “Je n'ai pas l'habitude !” Habib Ayyoub qui compte quatre publications à son actif n'est pas beaucoup lu. Comme d'ailleurs pratiquement tous les auteurs qui éditent en Algérie. Son ouvrage désormais frappé du sceau “Prix Mohammed-Dib”, a été tiré à quelque 1 200 exemplaires et ne sera pas réédité. D. B.