Le président du conseil communal du RCD à Adekar, M. Berkouk Mohand, connu sous le sobriquet de “Petit Moh”, a été “enlevé et torturé, avant-hier soir, aux environs de 18h, par des éléments de la gendarmerie roulant à bord d'une voiture banalisée alors que l'infortuné s'apprêtait à rentrer chez lui”, apprend-on aussi bien des sources locales concordantes que du président du bureau régional du parti à Béjaïa. Connu pour son engagement actif dans le mouvement citoyen de Kabylie, le premier responsable du parti de Saïd Sadi à Adekar a été enfermé et torturé au niveau même du siège de la brigade de gendarmerie de la région. L'infortuné militant du RCD n'a été relâché qu'hier à l'aube, sa carte de militant du RCD lui a été confisquée, apprend-on encore. Le séquestré a été aussitôt évacué, dans “un état lamentable”, à l'hôpital d'Azazga par des citoyens d'Adekar. Réagissant à cet événement, le président du bureau régional du RCD, M. Brahim Benadji, déclare que “les pratiques staliniennes et toutes sortes d'intimidations que subit le RCD depuis le début du Printemps noir ne sauraient ébranler notre détermination à continuer d'accompagner le mouvement citoyen”. Le président du bureau régional du RCD à Béjaïa n'a pas manqué de s'interroger sur “ce que signifie cette provocation quand on sait que c'est une étincelle du même genre qui a déclenché le Printemps noir” (...) “Nous sommons les commanditaires concernés de faire cesser les pratiques dignes du KGB et d'une époque que les Algériens croyaient révolue à jamais”, a encore ajouté le responsable régional du RCD tout en précisant que son parti déposera plainte d'ores et déjà contre les auteurs de cet “enlèvement”. Il a noté que ce n'est pas la première fois qu'un militant du RCD subit ce genre de pratiques, depuis le début des évènements de Kabylie. L. O. Hamid Lounaouci : “On veut neutraliser la Kabylie...” • La direction nationale du RCD a réagi, hier, par la voix de Hamid Lounaouci, secrétaire national à la communication, à l'enlèvement et à la séquestration du président du conseil communal d'Adekar. M. Lounaouci note d'emblée que “ce n'est pas la première fois que des hommes relevant de corps de sécurité se conduisent, en Kabylie, en véritables bandes organisées, n'obéissant à aucune loi, si ce n'est celle que leur dictent leurs commanditaires”. Le responsable de la communication au RCD ajoute que “cet acte abominable” fait partie de “la panoplie de provocations” dirigées particulièrement contre les militants du RCD. “C'est à se demander si l'on ne cherche pas à provoquer l'irréparable en Kabylie”, s'interroge encore Hamid Lounaouci. Une chose semble de plus en plus sûre, selon lui, “on cherche manifestement à bloquer toute possibilité de sortie de crise dans la région”. À quelles fins ? Réponse de M. Lounaouci : “Certaines sphères, au demeurant faciles à identifier, sont intéressées par la neutralisation politique de la Kabylie, en prévision des élections présidentielles de 2004.” S. C.