Aucune décision allant dans le sens du refus de réhabiliter la cokerie du complexe sidérurgique d'El Hadjar, mise en veilleuse le 12 octobre 2009, ne sera prise unilatéralement sans l'accord préalable des hautes instances du pays. » C'est ce qu'a affirmé Driss Tandjaoui, secrétaire général du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissement aux représentants syndicaux d'ArcelorMittal, lors d'une rencontre dimanche dernier au siège du ministère, dont l'objet est le devenir de la cokerie d'ArcelorMittal. « Mieux encore, une fois les résultats de l'expertise lancée par le partenaire indien à l'effet d'évaluer le coût de la réhabilitation de la cokerie, les conclusions seront débattues au niveau du département de Temmar Abdelhamid », a cité Smaïl Kouadria, SG du syndicat d'entreprise. a cette occasion, un dossier bien ficelé sur la situation de celle-ci a été remis au représentant du ministère. Très au fait de la situation, Driss Tandjaoui a accordé une attention particulière à l'exposé sur la situation du complexe, notamment l'opération de mise en veilleuse de la cokerie et sa réhabilitation que la délégation syndicale lui a présentée. Un état des lieux dont le point cardinal porte sur l'accompagnement du complexe sidérurgique d'El Hadjar par les pouvoirs publics pour la réalisation d'investissements lourds. A ce sujet, le 2e homme du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements a rassuré les membres de la délégation syndicale en affichant, selon cette dernière, « d'une part, la disponibilité des pouvoirs publics à prendre les dispositions nécessaires à l'effet de maintenir en état de fonctionnement toutes les unités de production du complexe, et de l'autre, l'assurance de l'Etat qui ne ménagera aucun effort afin de mettre en place des mécanismes d'aide et d'accompagnement du complexe pour peu qu'ArcelorMittal respecte ses engagements ». Toujours selon Smaïl Kouadria, « la position des pouvoirs publics dénote tout l'intérêt particulier accordé au complexe d'El Hadjar. Attitude qui rassurera à coup sûr les milliers de travailleurs d'ArcelorMittal Annaba sur le devenir de leur outil de production ». Egalement inscrite sur l'agenda de la délégation syndicale d'ArcelorMittal, une seconde réunion a été tenue lundi avec Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l'UGTA. Elle a porté sur le même dossier. Une rencontre au cours de laquelle le patron de l'UGTA a confirmé à ses hôtes son entière disponibilité quant à son engagement d'« entamer des démarches au niveau des plus hautes instances de l'Etat afin d'attirer leur attention sur la nécessité de prendre en charge tous les aspects d'aide et d'accompagnement pour une réhabilitation durable du complexe d'El Hadjar ». Dans ce contexte, Sidi Saïd a instruit les syndicalistes d'ArcelorMittal Annaba à l'effet de préparer un bilan détaillé sur le niveau d'investissement réalisé à ce jour par le partenaire indien et d'établir une étude relative aux ratios de production réalisés par rapport aux besoins nationaux ainsi que les produits sidérurgiques importés et exportés. Une étude qui permettra, selon Smaïl Kouadria, à l'UGTA de défendre le dossier et d'amener les décideurs à se manifester sérieusement sur le volet investissement pour l'augmentation des capacités de production à même de couvrir en grande partie la demande nationale. Lors de ces deux réunions, la délégation syndicale a soumis aux deux hauts responsables cinq propositions portant en substance sur les facilités d'octroi de lignes de crédits au profit de leur entreprise, la reconduction des avantages ANDI, ceux de la convention d'investissement en cours de validité et la protection de la production sidérurgique nationale. Ce qui permettra, selon la même source, à l'Etat algérien d'exiger du partenaire des investissements lourds dont la réhabilitation totale de l'unité de la cokerie.