“L'intelligence économique et la veille stratégique en direction des cadres et institution” a été le thème d'une rencontre organisée hier au siège de l'Agence algérienne de promotion du commerce extérieur (Algex). Initiée par le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements, cette rencontre a rassemblé plusieurs participants, dont des représentants des ministères, le DG de l'Institut algérien de normalisation (Ianor), le DG d'Algex ainsi que des cadres d'entreprise. Intervenant sur la problématique de “l'économie algérienne face à la crise”, Mme Nadia Chettab, de l'université d'Annaba, indiquera que cette crise touchera l'Algérie via son économie réelle. Rappelant que dans l'économie nationale, la croissance a un seul moteur, en l'occurrence le pétrole contrairement à d'autres pays qui s'appuient sur les services, l'agriculture ou le tourisme, l'intervenante indiquera que dans le cas de l'Algérie, “il est impératif de s'appuyer sur l'industrie”. Son argument est qu'“un Etat sans industrie n'est pas un Etat et c'est l'industrie qui est créatrice de valeur ajoutée”, pouvant par conséquent relancer l'appareil productif national. Dans ce cadre, elle dira que “nous n'avons pas eu l'intelligence économique possible pour préparer nos entreprises à l'ouverture du marché”, tout en expliquant que l'ouverture de l'économie nationale n'a pas été profitable à l'entreprise algérienne compte tenu de sa non-préparation. “Nous avons un cadre macroéconomique qui n'arrive pas à entraîner le microéconomique”, dit-elle, “d'où la nécessité de mettre une intelligence économique mais publique qui doit servir les entreprises”. Intervenant de son côté autour de la problématique de “la veille stratégique au service de l'intelligence d'entreprise”, Salah Rabhi (Canada Tech Intelligence) évoquera le contexte économique de l'entreprise qui se présente comme étant complexe : l'intervenant expliquera que la veille stratégique est un processus “continu de gestion de l'information et d'aide à la décision”. Ceci en vue de soutenir le développement de l'entreprise et d'assurer sa survie. “Et de noter que “la veille stratégique est désormais un vecteur primordial de la planification d'entreprise”. De son côté, Hayat Kendel, docteur en veille technologique et intelligence, recommandera le renforcement du rôle de l'Etat en matière d'appui et de diffusion de sa politique d'intelligence économique. Son argument est qu'“il est le seul détenteur des moyens nécessaires à la sensibilisation et à l'accompagnement dans la mise en place d'une politique et des mesures réglementaires et fiscales”. Justement à ce propos, Mohamed Bacha, directeur général de l'intelligence économique, des études et de la prospective (MIPI) dira qu'“utiliser les vecteurs de l'intelligence économique, ce n'est pas seulement une affaire d'experts”. “C'est l'affaire des administrations, des entreprises et de tous les citoyens.” Mohamed Bacha a considéré que l'intelligence économique était un “outil de développement redoutable” entre les mains des entreprises et de l'Etat, et que l'Algérie ambitionne de mettre en place et de maîtriser. Il a déploré, toutefois, que dans un contexte de globalisation marquée par une compétitivité “sans merci”, les entreprises nationales “n'ont pas encore véritablement pris conscience de la gravité de l'enjeu économique et continuent encore à s'interroger sur le rôle de l'état et de leurs relations avec ce dernier”.