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Temmar propose la mise en place d'un conseil supérieur de l'intelligence économique Le thème était au centre d'un colloque international ouvert hier au Sheraton
Photo : Sahel Par Badiaa Amarni «Gouvernance des institutions et intelligence économique» a été au centre d'un colloque international de trois jours qui a ouvert hier ses portes à l'hôtel Sheraton Club des Pins à initiative de l'Université de la formation continue. Regroupant des représentants du gouvernement et des experts nationaux et étrangers, cette rencontre a pour objectif de faire dialoguer des acteurs publics ou privés ayant développé des actions originales d'intelligence économique et de les faire témoigner sur les perspectives et les acquis qu'ils ont tracés. L'ambition de ce colloque, comme l'a souligné le recteur de l'UFC, M. Abdeldjebar Lemnouar, c'est d'identifier les indicateurs d'intégration de l'intelligence économique qui permettent d'ouvrir de nouvelles voies d'expérimentation au profit des décideurs publics et privés. Selon lui, ce colloque vient couronner la post-graduation spécialisée en intelligence économique créée en avril 2007 dans le cadre de la coopération algéro-française. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, dans une communication, a expliqué que l'intelligence économique est un concept et non une politique. Selon lui, «l'intelligence économique n'est ni plus ni moins qu'une information bien organisée, maîtrisée et bien utilisée, mise à la disposition du décideur pour qu'il prenne les décisions qui s'imposent dans un contexte de mondialisation». C'est aussi l'organisation de l'information économique à mettre à la disposition de nos entreprises pour une meilleure concurrence et une meilleure défense contre les attaques de l'extérieur. Reconnaissant que l'Algérie est dans une situation d'économie ouverte qui fait que nos entreprises sont sérieusement attaquées par les importations et par les sociétés installées sur le marché national, ce qui se répercute par des pertes de parts de marché aussi bien pour le secteur public que privé, Temmar dira que c'es là où réside toute l'importance de l'intelligence économique. «Il s'agit de donner à nos entreprises la possibilité de garder leurs parts de marché, de s'étendre et d'aller conquérir des marchés à l'international». Le premier responsable de l'industrie dira que le concept de l'intelligence économique est déjà défini au niveau du gouvernement mais sans aucune prise de décision pour son organisation. Temmar plaide pour la création d'un conseil supérieur de l'intelligence économique afin qu'il puisse réfléchir à ce concept. Pour lui, la direction générale de l'intelligence économique, déjà créée, pourrait jouer le rôle de secrétariat de ce conseil. Le ministre a aussi proposé que les différents ministères, de même que les chambres de commerce, les associations professionnelles… soient dotés d'une unité d'intelligence économique. Selon lui, il est important de réfléchir à la création d'un centre à très haut niveau avec un responsable à sa tête capable d'organiser l'intelligence économique comme c'est le cas de la France. Ce pays, pour information, dispose d'un haut responsable au niveau du Premier ministère qui se charge de cette question stratégique. D'ailleurs, ce responsable a été invité à cette rencontre. Le plus important dans tout cela reste l'entreprise elle-même qu'il faut accompagner et préparer à l'intelligence économique. Car, explique encore Temmar, il ne suffit pas d'avoir une information pour l'utiliser. Si on ne comprend pas son sens, l'entreprise sera dans l'incapacité de l'utiliser. «L'intelligence économique, ce n'est pas seulement une affaire technique. Il faut savoir utiliser l'information en ayant les moyens indispensables à cela.» Le ministre n'a pas caché sa fierté que les assises sur la stratégie industrielle aient été le lieu où a été discutée cette question de façon organisée. Pour sa part, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, dans son discours inaugural, a insisté sur l'importance du thème choisi pour le colloque, puisque l'intelligence économique est indispensable pour l'entreprise ; elle lui permet de prendre les mesures nécessaires pour faire face à la concurrence. Pour cela, l'Etat a un grand rôle à jouer, lequel consiste à mettre en place une véritable politique publique d'intelligence économique et à veiller à son application sur le terrain étant donné qu'il est le garant des intérêts et de la sécurité du pays. L'université aussi, conclut Harraoubia, a un rôle à jouer dans ce domaine à travers des recherches et des études de prospection.