Ayant occupé le poste d'ambassadeur dans plusieurs pays arabes et en Israël, Jeffrey Feltman connaît parfaitement le dossier, et c'est probablement en cette qualité qu'il vient en éclaireur dans la région. Reste à savoir quelle a été sa récolte lors de son escale algéroise. Quel est l'état de nos relations diplomatiques avec l'Amérique de Barack Obama ? Quelles sont les perspectives de coopération, et ce, dans tous les domaines ? Des questions qui demeurent posées depuis l'élection du nouveau locataire de la Maison-Blanche. Après les scandaleuses déclarations de l'ancien ambassadeur US à Alger et même si les relations ont connu une certaine normalisation, il n'en reste pas moins qu'elles n'ont pas encore atteint un niveau que l'on pourrait qualifier d'excellent. Le discours d'Obama, prononcé au Caire le 4 juin dernier, a-t-il changé quelque chose à la donne ? Rien de moins sûr, surtout lorsqu'on sait que le “souhait” de Washington de voir les pays arabes faire un geste de bonne volonté en vue d'une normalisation avec Israël a donné un certain avant-goût de ce que pourrait être l'évolution des relations déjà complexes qu'entretiennent les USA avec les pays arabes. Et la visite en Algérie du sous-secrétaire d'Etat américain pour le Moyen-Orient, M. Jeffrey Feltman, s'inscrit dans cette série d'initiatives US en vue de connaître les positions, ainsi que les réponses des uns et des autres par rapport aux nouvelles propositions concernant notamment le processus de paix israélo-arabe. Ayant occupé le poste d'ambassadeur dans plusieurs pays arabes et en Israël, Jeffrey Feltman connaît parfaitement le dossier, et c'est probablement en cette qualité qu'il vient en éclaireur dans la région. Reste à savoir quelle a été sa récolte lors de son escale algéroise. Car aussi bien sur le dossier de la normalisation avec l'Etat hébreu que sur la situation qui prévaut dans les territoires palestiniens, notamment les difficultés auxquelles fait face l'Autorité de Mahmoud Abbas, il s'agit de savoir quelle sera la contribution attendue de l'Algérie. Et dans le cas supposé d'une réponse favorable de l'Algérie aux attentes de l'Administration américaine, qui ne sait plus comment se défaire des desiderata du lobby juif, il serait judicieux de savoir quelle en serait la contrepartie. Les Etats-Unis, qui ont fait du “win-win” et de la realpolitik une doctrine mondiale, deviennent soudainement réticents, voire sourds lorsqu'il s'agit de certains pays comme l'Algérie même si, officiellement, on demeure un allié stratégique des USA dans la lutte contre le terrorisme international. L'ère Obama vient de commencer mais pour l'heure, la diplomatie US reste sous l'empreinte des Bush, ce que confirme la tenue en novembre prochain de la 2e édition du Forum du futur à Marrakech. S. T.