Neuf mois sans salaires, les plus chanceux d'entre eux sont à cinq mois sans aucun virement sur leurs comptes. Une situation qui a fait sortir les travailleurs de Digromed, société de distribution des produits pharmaceutiques, de leur mutisme en organisant hier un sit-in devant le siège de leur désormais ex-entreprise, aujourd'hui dissoute à Hussein-Dey. Sur place, nous nous sommes rapprochés des anciens travailleurs qui crient au scandale tout en réclamant leur argent comme convenu dans le protocole d'accord signé entre l'administration et le syndicat de l'entreprise dissoute le 3 juin dernier. “Nous sommes 1 006 travailleurs qui n'avons pas perçu nos salaires depuis février 2009, malgré le protocole d'accord que l'entreprise s'est engagée à respecter. Ceci n'a pas été le cas même si ce protocole d'accord est dûment signé par les services de l'inspection du Travail et avisé par le tribunal”, nous a indiqué l'un des travailleurs présents. Ce dernier et certains de ses camarades présents n'ont pas hésité à montrer du doigt le directeur de l'entreprise d'être derrière cette volte-face. “C'est lui qui est à l'origine de cette situation. C'est vrai, la société est dissoute mais nous avons encore des droits qui sont lésés à cause du comportement du directeur”, lancera-t-il. En effet, selon les travailleurs, le directeur de l'entreprise semble tout faire pour changer les clauses du protocole d'accord. “Il a changé d'avis, mais le protocole d'accord qu'il veut modifier est signé par l'inspection du Travail et par le tribunal. Avec ces tergiversations, nous sommes les seuls à en pâtir. Nous ne pouvons pas attendre davantage, nous avons des familles à nourrir. Déjà que nous avons perdu notre travail et notre entreprise, voilà que nos salaires sont toujours bloqués. Pourquoi ?” s'est-il insurgé, au moment même où une délégation formée de syndicalistes de l'entreprise était en pourparlers avec le directeur. De ce fait, ils réclament le respect total de l'intégralité des clauses du protocole d'accord et le paiement des salaires dans les plus brefs délais. Il faut savoir qu'une centaine de salariés a été gardée pour assurer notamment la sécurité du site. Ces derniers, nous indiquera l'un des syndicalistes, n'ont à ce jour signé aucun contrat de travail et ne bénéficient d'aucune couverture sociale.