Aux yeux du patron de Seat, l'Algérie n'est pas seulement un marché, mais un axe de développement du secteur de l'automobile et de coopération avec l'Afrique du Nord. Des promesses : oui. Des actes : à partir de 2010. M. Muir n'a que quelques jours à la tête de Seat. Et pour son premier déplacement dans le monde, il a choisi l'Algérie. Prête à investir davantage, mais pas disposée à installer une usine de construction automobile dans l'immédiat en Algérie, la firme ibérique Seat compte, très prochainement, définir une nouvelle stratégie de commercialisation de voitures avec son partenaire exclusif, en l'occurrence Sovac. À commencer par la politique des prix et autres prestations, le nouveau patron de Seat, James Muir, a affiché un optimisme mesuré, l'ambition de développer l'action de sa firme dans notre pays, et ce, seulement un mois après son installation à la tête de ce groupe automobile. “Nous allons réviser notre politique des prix en Algérie. Il y aura effectivement des prix spécifiques. Mais je ne les peux révéler tout de suite. Nous allons même investir davantage avec Sovac pour développer l'image de marque de Seat. Nous sommes confiants, car l'Algérie est un pays qui compte pour nous. Ce n'est pas seulement un marché, mais beaucoup plus une zone d'influence dans la Méditerranée. Nous avons identifié les opportunités et nous avons également discuté avec nos partenaires directs pour augmenter le volume qui demeure insuffisant. Car, j'estime qu'on peut gagner plus”, a déclaré M. Muir, lors d'un point de presse organisé au siège de la DG de Sovac, aux Grands-Vents, à Alger. Le conférencier, qui avoue que près de 85% du volume des ventes se concentrent actuellement en Europe, estime que sa firme “n'est pas en mesure d'installer dans l'immédiat une grande usine moderne, mais il y a des possibilités énormes pour développer l'activité en Algérie qui recèle des potentialités et des opportunités visibles et porteuses d'une plus-value”. Et si M. Muir avoue, par ailleurs, que le secteur de l'automobile est touché par la crise financière mondiale, mais pas par les récentes dispositions de la loi de finances complémentaire (LFC-2009), du moins pour Seat, selon lui, il est clair que les Espagnols sont à la conquête d'autres segments de marché jusque-là inexploités par d'autres concessionnaires dans notre pays. Sans révéler la teneur de sa nouvelle stratégie, lui qui a choisi l'Algérie pour sa première sortie à l'échelle internationale, M. Muir dira que “des discussions ont eu lieu avec le patron de Sovac sur plusieurs aspects”. Venu sonder le terrain, lui qui a eu à gérer de grandes firmes comme Ford et Mazda, M. Muir s'est déplacé en Algérie dans le cadre d'une importante délégation d'hommes d'affaires, d'opérateurs économiques et de chefs d'entreprise. Et sa vision des choses est lointaine. Ce qui fera dire au P-DG de Sovac, Mourad Oulmi, que “M. Muir a manifesté tout son intérêt au marché automobile algérien. Il nous a attentivement écoutés et s'est dit prêt à travailler avec nous pour définir cette stratégie. C'est très important pour nous et nous allons vous surprendre en 2010”. À son arrivée, M. Muir a visité les locaux de Sovac, dont ceux de Seat, en présence de plusieurs personnalités espagnoles et algériennes, dont le président du FCE, Réda Hamiani, et des représentants catalans et des diplomates de l'Espagne à Alger. Le premier pas franchi, M. Muir repart de l'Algérie avec une idée, une seule idée : revenir pour investir davantage pour développer sa firme en Algérie avec son partenaire Sovac. FARID BELGACEM