Le groupement turc KEF accompagnera cette réhabilitation en plus d'un bureau belge pour l'ingénierie conseil et un autre installé à Londres pour le design. Il était grand temps. El-Aurassi, le premier hôtel algérien de luxe réalisé en 1975, entame enfin une vaste opération de rénovation. L'annonce a été faite hier par Abdelkader Lamri, P-DG de l'hôtel, en présence de Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme qui ont effectué, en compagnie de la presse, une visite de l'aide déjà concernée par les travaux de réhabilitation (1re étape). Une enveloppe de 56 millions d'euros sera consacrée à des travaux titanesques qui donneront un nouveau visage à l'hôtel dont certaines parties tombent en ruine. Le choix a été porté sur le groupement turc KEF pour accompagner cette modernisation et rénover de fond en comble chambres, appartements et suites, mais aussi pour opérer des transformations et procéder à des créations aux fins d'optimiser la fonctionnalité de chaque parcelle de l'hôtel. Un bureau belge interviendra en matière d'ingénierie conseil et un autre bureau installé à Londres se penchera sur la partie design. “Le financement est à 30% sur les fonds propres de l'hôtel et les 70% restants grâce à des crédits contractés auprès du CPA”, précisera M. Lamri, comme pour dire que cette réhabilitation n'est pas supportée par le Trésor public. Un détail qui méritait, en effet, d'être souligné et qui signifierait que cet établissement a toutes les potentialités de s'assurer un avenir radieux avantagé par un emplacement stratégique. Sa vétusté l'empêchait de répondre aux normes internationales le pénalisant à tel point qu'il ne pouvait plus rivaliser avec les autres établissements dits de haut standing. La première phase de rénovation durera 15 mois pour se poursuivre encore sur 7 mois, totalisant ainsi 22 mois de travaux titanesques qui concerneront en priorité 220 chambres en commençant par celles qui ont vue sur mer et continuer sur le reste (416 chambres). Appartements et suites ainsi que la suite présidentielle passeront également par ce toilettage en plus de tout le rééquipement technique. Une attention particulière sera concédée à l'aspect sécurité (coupe-feu à travers les 14 étages) ainsi qu'aux cuisines et économat qui n'obéissaient pas aux normes. Certains espaces seront revus à l'image du restaurant gastronomique qui deviendra une brasserie et en face du bar sera créé un restaurant de 60 couverts qui proposera une cuisine plus raffinée. La pêcherie deviendra, quant à elle, un restaurant italien et il y aura la création d'un jardin d'hiver. La réception connaîtra aussi une métamorphose ainsi que le coffee shop. On rajoutera un espace fitness qui manquait cruellement pour assurer plus de confort à une clientèle d'affaires. Il s'étalera sur 530 m2 et sera ouvert au public. Tout semble être pensé au moindre détail jusqu'à comprendre le parking et les façades sans s'éloigner cependant, de l'aspect architectural initial. Reste à savoir si le feu vert des pouvoirs publics pour se lancer dans cette réhabilitation tant attendue signifie quelque part l'abandon total de l'idée de privatiser cet établissement ou du moins le céder en location gérance comme il en a été question ? Le ministre, pour sa part, a indiqué que cette réhabilitation concernera d'autres établissements qui seront connus incessamment. En attendant, il a fait part de la signature, hier, d'une convention entre le directeur du tourisme au niveau du ministère et de l'Ecole du tourisme d'El-Aurassi pour la mise à niveau en termes de formation des personnels des hôtels.