Le recteur de la Grande-Mosquée de Paris, Dalil Boubekeur, a déclaré hier qu'il était “trop tard” pour lutter contre le voile intégral en France, lors d'une audition au Parlement. “C'est trop tard parce qu'on a laissé beaucoup filer le problème du fondamentalisme”, a insisté M. Boubekeur, devant l'étonnement exprimé par les membres de la mission parlementaire qui l'auditionnaient. Une mission parlementaire sur le port de la burqa ou du niqab a été créée fin juin pour enquêter sur ce phénomène marginal, mais qui suscite des inquiétudes en France. Elle rendra son rapport fin janvier. “Il y a longtemps qu'on aurait dû être sensibles à cette montée du fondamentalisme”, a estimé le recteur de la Mosquée de Paris, une figure de l'islam modéré, pour qui le port du voile intégral est lié à l'influence des imams salafistes. Il a dénoncé une “aboulie générale” (manque de volonté, ndlr) face au fondamentalisme, en France et ailleurs.