Pour qu'elle puisse devenir compétitive, une entreprise doit avoir comme principale préoccupation la réduction des coûts de production dont la consommation d'énergie occupe une bonne place. Mais les entreprises algériennes savent-elles toujours le faire ? C'est justement pour inciter les chefs d'entreprise à intégrer ce concept dans leur gestion, en les sensibilisant et en les informant sur les différents programmes mis en place par l'Etat dans ce cadre, qu'une journée d'étude régionale sur l'économie d'énergie dans la petite et moyenne entreprise industrielle a été organisée hier par la Direction de la PME et de l'artisanat de la wilaya de Tizi Ouzou. La journée d'étude a été axée essentiellement sur la présentation des programmes dont peuvent bénéficier les entreprises pour aboutir à une efficacité et rationalité dans la consommation d'énergie qui contribuera à faire d'elles des entreprises fiables, concurrentielles et même bien préparées à devenir des entreprises capables de se développer à l'international. C'est ainsi que les chefs d'entreprise, présents à cette journée, ont eu à prendre connaissance des contours de la stratégie nationale de la maîtrise d'énergie, dans le cadre de laquelle quatre organes ont été mis en place, à savoir l'Agence chargée de la maîtrise d'énergie, Aprue, le Fonds national de maîtrise de l'énergie, le FNME, le programme national de la maîtrise d'énergie, le PNME et le Comité interministériel de la maîtrise de l'énergie, Cime. Selon M. Dali, directeur de l'Aprue, l'objectif de ce programme consiste à répondre au souci de préservation des ressources nationales d'hydrocarbures, les capacités de financement du pays et la protection de l'environnement, et ce, en mettant en œuvre une batterie d'actions et de mesures permettant une utilisation rationnelle de l'énergie et un développement accru des énergies renouvelables, dont peuvent bénéficier les entreprises à travers des programmes de formation et des facilités qui leur sont accordées. Des mesures qui permettent également une meilleure protection de l'environnement et du consommateur et aussi de générer de nouveaux investissements et la création d'emplois, a expliqué le conférencier qui qualifie ces mesures de véritable vecteur de développement durable. C'est en prenant connaissance des chiffres de la Direction de l'énergie de Tizi Ouzou, concernant la consommation de l'énergie électrique et gazière par le secteur industriel rien que dans la wilaya, que l'on peut ainsi saisir toute l'importance d'une gestion rationnelle de l'énergie et la nécessité d'en faire une économie. “Les besoins du secteur économique représentent plus de 50% du besoin global de la wilaya en matière d'énergie, et à elles seules l'Enel, l'Eniem, la briqueterie et la cotonnière de Drâa Ben Khedda consomment 36% de l'énergie de la wilaya”, a révélé le directeur de l'énergie. Mais est-il suffisant de faire une économie sur l'énergie pour entrer dans ce que les spécialistes de la gestion d'entreprise appellent “la qualité totale”, soit une entreprise fiable et bien préparée ? De l'avis de Marc Martinant, chef du projet d'Optimexport, il est clair qu'il en faut beaucoup plus que cela. Pour lui, les entreprises algériennes disposent d'atouts appréciables mais qui sont sous-exploités. Une sous-exploitation qui fait que l'Algérie, avec 1,3 milliard dollars d'exportation hors hydrocarbures, est toujours le 82e exportateur mondial hors hydrocarbures. C'est ainsi qu'il mettra en valeur toute l'assistance qu'offre aux entreprises qui veulent se développer à l'international le programme d'Optimexport qu'il dirige. Une assistance qui prend plusieurs formes, notamment la formation, l'aide à la conquête des marchés étrangers, le partenariat et aussi la participation au challenge Optimexport qui permet d'obtenir une note de confiance qui est d'une importance capitale dans les affaires à l'international. Plusieurs autres communications concernant les programmes d'appui aux PME/PMI et à la maîtrise des technologies de l'information et de la communication, le Fonds de garantie des crédits des PME, le rôle de la Bourse algérienne de sous-traitance et de partenariat dans le développement de la PME devaient faire l'objet de débats lors de cette journée d'étude.