Scénarios catastrophes, recrudescence des phénomènes extrêmes, inondations, tsunamis, effet de serre… Et si le changement climatique tel qu'interprété par les spécialistes du climat était un phénomène ponctuel, voire réversible ? C'est à travers “un exercice de doute scientifique” dûment élaboré et présenté dans le cadre des journées scientifiques, abritées au début du mois en cours par l'université de Nantes, que Vincent Courtillot, géologue et géophysicien, a littéralement remis en question toutes les affirmations de la principale source d'information scientifique sur le réchauffement climatique, en l'occurrence le Groupement intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). C'est dans une salle comble et devant une assistance vraisemblablement très intéressée que ce scientifique, bardé de diplômes et de distinctions, a développé son antithèse. La problématique de base est directement liée au réchauffement climatique : “Est-il réel ? Est-il exceptionnel ? Et avons-nous des pistes d'interprétation de ce réchauffement ?” Ce sont les principales questions auxquelles a répondu – preuves scientifiques à l'appui – Vincent Courtillot. Avant d'émettre son hypothèse, une antithèse qui est loin d'être la bienvenue, le scientifique a tenu à dire que “de ne pas être spécialiste du réchauffement climatique me vaut assez d'ennuis”. Le chercheur a avoué “craindre que ces données et leur complexité et les incertitudes (sur le réchauffement climatique, ndlr) n'aient pas été assez développées et qu'on ait passé beaucoup trop de temps, voire d'énergie dans l'interprétation de magnifiques modèles numériques sur ordinateur”. Courtillot et son équipe ont procédé de deux façons. La première étape a consisté en l'observation du travail et des résultats obtenus et émis par les centres de recherche tels que le Hadley Research Center (HAD) qui fournit les températures moyennes de la basse atmosphère (à l'échelle planétaire) sur les continents et les océans. Le professeur décortique les cartes du HAD qui remontent à 150 ans, les interprète et explique : “On y voit que les 2/3 du monde ne sont pas couverts en données (entendre températures inconnues)”. Le Hadley Research Center divise le globe en des carrés de 500 kilomètres de côté pour obtenir les “global average temperatures” entre 1850 et 1970 qui sont supérieures de 0,8°C. “C'est cela le réchauffement climatique”, argue le professeur. Et d'ajouter : “Celui-ci n'est pas homogène et n'évolue pas de façon accélérée mais par tendances. Or, tout dépend de la période où l'on se place !” Vincent Courtillot rappelle qu'entre 1879 et 1912, la planète a connu un refroidissement. Ce fut également le cas dans les années 1970/1980. “L'on a même craint le retour de la période glaciaire ou une période de froid. Les journaux ne parlaient que de cela... Le phénomène inverse est observé depuis l'an 2000. La presse parle de réchauffement et cela est indiscutable mais qu'en est-il réellement de ce phénomène ?” Le chercheur a attendu pendant quatre années que le Hadley Research Center l'aide à mieux comprendre les cartes en vue d'entreprendre avec son équipe son projet de recherche. Sans résultat. Le centre lui a carrément proposé de recommencer le travail à zéro ! Abondant dans ce sens, le conférencier s'attaque au dernier rapport du GIEC datant de 2007, sur lequel se basent les différents gouvernements dans les différentes prises de décision. Il parle de physique du globe, des courbes et des diagrammes qui mettent en exergue le réchauffement climatique dû aux gaz carbonique et à effet de serre résultant des rejets anthropiques. C'est à partir de là que les études du professeur Courtillot sur la base de données fournies par les 44 meilleures et plus complètes stations météorologiques européennes et à partir des températures minimales, maximales et moyennes prises chaque jour de l'année de tout le XXe siècle a pu établir la carte du changement climatique de l'Europe, opéré en 1987 et qui s'est stabilisé depuis. La même opération a été menée au niveau des 150 stations des Etats-Unis d'Amérique et il en a été déduit que les courbes sont différentes d'une région à une autre. Ce à quoi le chercheur a lancé : “Attention, la notion de température moyenne telle que calculée n'est pas une température au sens thermodynamique ! Aux USA, elle (la température, ndlr) a bien augmenté depuis les années 1970 pour atteindre celles enregistrées dans les années 1930. Et l'année dernière la météo nationale américaine a émis un communiqué discret dans lequel il était dit qu'il y a bel et bien eu erreur et que ces dernières années n'étaient pas, comme annoncé, les plus chaudes du siècle !” Toutes ces observations ont fait dire à l'intervenant que les courbes du GIEC sont fausses. La courbe de crosse de hockey de Mann reprenant des données compilées depuis l'an 1000 n'est pas épargnée car se basant sur les anneaux d'accroissement des arbres (faute d'existence de thermomètre). Or, il a été également démontré qu'il y a une erreur fondamentale dans la courbe de Mann, les anneaux des arbres ne réagissant pas d'une manière constante aux variations des températures. “Sur cette courbe, le réchauffement climatique semble sans précédent et c'est ce qu'on entend partout dans tous les rapports officiels mais elle est fausse et cela a été démontré par plusieurs équipes indépendantes” argue M. Courtillot. “Oui, nous nous réchauffons, oui nous sortons de la période glaciaire mais cette température est-elle différente d'il y a mille ans ? Cette chaleur n'a rien d'exceptionnel !” s'interroge-t-il encore. Et de conclure. : “Ce sont les faibles variations de l'orbite de la Terre qui déterminent les cycles de refroidissement et de réchauffement. Il n'y a pas de doute que les carottes de glace de l'Antarctique, les augmentations et les baisses de la concentration de l'atmosphère en gaz carbonique sont la conséquence de la variation de température et non pas les causes ! ” Toutefois, même si la thèse du scénario catastrophe est discréditée, il n'en demeure pas moins que les phénomènes climatologiques sont destructeurs. La raréfaction des ressources naturelles est, elle, hélas ! bien réelle. Les enjeux sont géopolitiques et là, la science n'a plus rien à voir. N. R.