Les vendredis du cinéma des “Milles et Une News” ont rendu, avant-hier, hommage au talent du réalisateur Azzedine Meddour, avec la projection du film La Montagne de Baya.À travers ce geste si symbolique, c'est une reconnaissance envers le réalisateur. Considéré comme l'un des meilleurs – pour certains, le meilleur – films réalisés en tamazight, La Montagne de Baya raconte la résistance au quotidien de villageois qui ont pu fuir le diktat du colon, en se réfugiant dans une montagne aride, austère. C'est aussi l'histoire de Baya, la fille du saint patron du village, qui assiste impuissante à l'assassinat de son époux par son rival de toujours Saïd, fils du bachagha. Pour calmer les esprits, elle reçoit une bourse de louis d'or : la ddiya, le prix du sang versé. Ce film à images – car ce sont de véritables cartes postales que nous offre le réalisateur – est classé comme étant “un film intemporel”. Ce n'est ni un film historique ni une fiction, et pour le comprendre, il est nécessaire de revenir sur la formation cinématographique du réalisateur. La Montagne de Baya a cassé la thématique du cinéma algérien qui tournait durant les années 1970 autour du réalisme socialiste. Dans ce film, Azzedine Meddour a plus axé sur l'image que sur le dialogue. Des scènes très fortes, très intenses. Des flashs historiques nous ramènent à Fadhma N'ssoumer à travers le personnage de Baya (magistralement interprété par Djamila Amzal) et à son combat, aux traditions et croyances païennes…À rappeler que ce film si cher à Meddour à coûté la vie à une dizaine de personnes de l'équipe du tournage.